Tempête sur les Bourses européennes

Publié le 01/11/2011 à 08:13, mis à jour le 01/11/2011 à 11:30

Tempête sur les Bourses européennes

Publié le 01/11/2011 à 08:13, mis à jour le 01/11/2011 à 11:30

Par AFP

Les Bourses européennes et Wall Street décrochaient mardi après-midi, au lendemain de l'annonce surprise d'un référendum en Grèce sur le plan de sauvetage européen du pays, ravivant les craintes d'une faillite de la Grèce et d'un éclatement de la zone euro.

La Bourse de New York a ouvert en forte baisse et vers 11h, le Dow Jones perdait 1,47% et le Nasdaq 1,85%. Les Bourses européennes faisaient pire: Francfort lâchait 3,87%, Paris 4,48%, Madrid 3,89%, Milan 5,58% et Londres 2,17%, les valeurs bancaires étant particulièrement exposées.

A la Bourse de Paris par exemple, le titre de la Société Générale chutait de plus de 15%, BNP Paribas de plus de 12% et Crédit Agricole de plus de 11%.

Après avoir été pris de court par l'annonce faite par le Premier ministre grec Georges Papandréou de la tenue d'un référendum sur l'accord visant à effacer une partie de la dette publique grecque, les présidents de l'Union européenne et de la Commission européenne ont fini par réagir mardi en début d'après-midi.

Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso ont implicitement appelé la Grèce à respecter ses engagements à l'égard de la zone euro et ont précisé avoir été en contact avec M. Papandréou. Ce dernier s'est également entretenu par téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Le Premier ministre grec devrait fournir plus de précisions à son équipe lors d'un conseil ministériel de crise qui doit se tenir vers 16H00 GMT.

Il devrait aussi avoir l'occasion de s'en expliquer auprès de ses partenaires européens mercredi lors d'une rencontre exceptionnelle entre les responsables grecs, Mme Merkel et le président français Nicolas Sarkozy qui se tiendra à Cannes, où se tient jeudi et vendredi une réunion du G20.

Mme Merkel et M. Sarkozy verront aussi séparément les représentants des institutions européennes et du FMI.

Les deux dirigeants européens sont "déterminés" à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, a annoncé l'Elysée après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants. Ils ont aussi souhaité l'adoption d'une "feuille de route" pour assurer l'application de ce plan.

La Banque centrale européenne (BCE), présidée depuis mardi par l'Italien Mario Draghi, a de son côté acheté de la dette italienne et espagnole par crainte d'une contagion de la crise de la dette grecque, ont indiqué des opérateurs de marché.

Un "non" des Grecs au référendum prévu en janvier par leur gouvernement sur le plan européen de désendettement menacerait la "viabilité" de la zone euro, avec un risque de faillite de la Grèce, qui pourrait sortir de la monnaie unique, a prévenu mardi l'agence de notation Fitch.

Un avertissement repris par le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe. "Je ne peux pas exclure" une faillite de la Grèce en cas de non au référendum, a-t-il dit, tout en soulignant que M. Papandréou avait pris "sa décision sans en informer ses collègues européens".

Le projet grec est "tout sauf un cadeau", a estimé la fédération allemande des banques privées (BdB), à l'unisson avec plusieurs responsables politiques.

"Que va-t-il se passer si le peuple dit +non+? Le risque est que la communauté internationale coupe l'arrivée d'argent et que le pays finisse par quitter l'euro. Il y a de quoi inquiéter sérieusement les investisseurs", a commenté à Francfort Christoph Weil, analyste de Commerzbank.

Ce référendum "rouvre la boîte de Pandore concernant l'ampleur exacte des pertes qui devront être prises par les institutions financières", soulignent les analystes du CM-CIC.

Les banques ont déjà accepté d'effacer 50% de leurs créances sur la Grèce dans le cadre du plan anti-crise mis en place très difficilement la semaine dernière au sommet européen de Bruxelles.

L'accord européen est critiqué en Grèce pour l'abandon de souveraineté qu'il implique.

Désormais tout est à nouveau sur la table, note-t-on dans les salles de marché.

"Le risque d'une faillite à la Lehman (Brothers) a encore grandi", a estimé Holger Schmieding, économiste de la banque Berenberg.

Signe de l'angoise des investisseurs, l'écart entre le taux des obligations à 10 ans de l'Allemagne et la France a atteint un nouveau record depuis la création de la zone euro mardi en début d'après-midi.

L'euro continuait à perdre du terrain mardi, affaibli par ces inquiétudes.

L'annonce lundi du dépôt de bilan du courtier américain MF Global, très exposé à la dette publique des pays de la zone euro, a également alimenté les craintes des investisseurs.

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