Taux: oubliez une nouvelle baisse en 2015

Publié le 17/04/2015 à 11:53

Taux: oubliez une nouvelle baisse en 2015

Publié le 17/04/2015 à 11:53

Par Yannick Clérouin

Les données sur l’inflation et les ventes au détail publiées vendredi brouillent les cartes en ce qui a trait à la politique monétaire de la Banque du Canada.

Douglas Porter, économiste en chef de BMO, estime en effet que l’effet conjugué de la hausse des prix à la consommation et de la vigueur des ventes au détail remet en question une nouvelle baisse du taux directeur plus tard cette année.

Matthieu Arseneau, économiste pour la Banque Nationale, abonde dans le même sens. «La combinaison de ventes au détail vigoureuses et des données sur les prix à la consommation amenuisent la nécessité d’une nouvelle réduction des taux d’intérêt au Canada», écrit-il dans une note.

Benoit P. Durocher, économiste principal chez Desjardins, entrevoit pour sa part le statu quo sur le plan des taux jusqu’au printemps 2016. Compte tenu des données publiées ce matin, «il sera difficile pour la Banque du Canada d’assouplir davantage sa politique monétaire au cours des prochains mois», écrit-il.

Arlene Kish, économiste pour le cabinet américain ISH Global Insight, est également d'avis qu'il ne devrait pas y avoir une nouvelle réduction du taux directeur au pays cette année.

Hausse rapide des prix

Au chapitre de l’inflation, l’indice de référence de la Banque du Canada a bondi de 2,4% au cours de la période de 12 mois se terminant en mars. Selon Katherine Smith, économiste pour le cabinet américain IHS, cet indice a augmenté à son rythme le plus rapide depuis 2008.

Les prix de l’essence sont peut-être moins élevés qu’à pareille date l’an dernier, mais d’autres produits et services de base ont augmenté à un rythme très rapide. C’est notamment le cas de la viande, qui se vendait en mars 11,8% plus cher qu’à pareille date il y a un an.

Parmi les autres facteurs qui ont contribué à la hausse des prix en mars, l’assurance habitation et assurance hypothécaire du propriétaire ont bondi de 9,1%, les services de téléphonie de 6,3% et les aliments achetés au restaurant de 2,8%.

La chute du dollar canadien a contribué à l'accélération de l'inflation, soulignent les observateurs.

Embellie pour les détaillants

Par ailleurs, les ventes au détail ont connu une embellie en février. Selon les données publiées par Statistique Canada vendredi, elles ont progressé de 1,7% au cours du deuxième mois de 2015. L'augmentation a été généralisée, 11 sous-secteurs de la vente au détail ayant déclaré des ventes plus élevées.

Les ventes au détail ont progressé dans sept provinces en février, souligne l'agence fédérale. Les ventes plus fortes enregistrées en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec ont été à l'origine de la majeure partie de cette hausse.

À la lumière des données publiées vendredi, la Banque du Canada devra rebrasser ses cartes et réévaluer les risques en ce qui concerne l’évolution des prix des biens et services. À ce stade-ci, rien n'est coulé dans le béton, croit Sébastien Lavoie, économiste pour la Banque Laurentienne, qui se fait plus nuancé que les autres économistes cités plus haut. 

La banque centrale fera connaître sa prochaine décision en ce qui a trait au taux directeur le 27 mai.

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