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Les jeunes doivent descendre encore plus profondément au bas de l’échelle lorsqu’ils entament leur carrière. Ce manque à gagner représente une menace pour la croissance future, craint le Conference Board.
L’écart entre les générations se creuse, selon une étude du think tank. Le revenu des Canadiens âgés de 50 à 54 ans est plus élevé de 64% que celui de la cohorte des 25-29 ans. Évidemment, l’expérience professionnelle justifie que les travailleurs plus âgés obtiennent un meilleur salaire. Cependant, l’étude note que cet écart était moins élevé il y a 30 ans. La « prime » d’ancienneté était de 47% au milieu des années 1980.
Au mois d’août, le taux de chômage était plus élevé chez les jeunes, selon les données de Statistique Canada. Le taux de chômage est de 13,5% chez les 15 à 29 ans au Canada, contre 7% pour toutes les tranches d’âge.
La situation est moins sévère que dans les pays de l’Union européenne où près du quart des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage. La situation est encore plus désespérée en Espagne où 53,9% des jeunes sont au chômage.
Cet écart préoccupe tellement l’organisme qu’il représente une source d’iniquité encore plus grande que celle qui subsiste entre les hommes et les femmes. « La génération de Canadiens qui se trouve aujourd'hui au sommet de l'échelle des revenus a longtemps lutté d'arrache-pied pour des principes comme l'égalité de salaire pour un travail de valeur égale. Or, les enfants de cette génération font maintenant face à des rémunérations inférieures et à des prestations de retraite réduites, même s'il s'agit du même travail chez le même employeur», déplore M. David Stewart-Patterson, vice-président du Conference Board et coauteur de ce rapport.
Mieux payés, les baby-boomers seront touchés par cette iniquité lorsqu’ils quitteront le marché du travail. La force de travail reposera ainsi sur une main-d’œuvre qui obtient moins de richesse pour le travail qu’elle accomplit.
« Il faut que les revenus d'emploi moyens augmentent dans les prochaines années, commente M. Stewart-Patterson. Pourtant, les jeunes Canadiens accusent un retard à cet égard. Or, cette tendance pourrait se révéler lourde de conséquences pour les employeurs, les syndicats, les gouvernements et les collectivités. Si les jeunes travailleurs restent à la traîne, on risque aussi de voir, au sein de notre société, des conflits croissants entre ceux, plus âgés, qui sont mieux nantis, et ceux, plus jeunes, qui le sont moins. »
L’écart générationnel serait plus grand entre les hommes. Celui-ci est de 71% chez les travailleurs contre 43% chez les travailleuses.
