Québec inc. pourrait perdre deux autres membres


Édition du 29 Septembre 2018

Québec inc. pourrait perdre deux autres membres


Édition du 29 Septembre 2018

Par Dominique Beauchamp

[Photo: 123RF]

L'annonce, coup sur coup, par Uni-Sélect (UNS, 21,13 $) et Médiagrif (MDF, 11,31 $) qu'elles évaluent leurs possibilités stratégiques risque de les faire disparaître à leur tour du paysage boursier québécois.

Comme avec Canam et Lumenpulse en 2017, chaque retrait fait craindre un appauvrissement sans fin des choix de placement pour les amateurs de titres québécois.

Il faut pourtant se remémorer que la Bourse est une méritocratie où seules les sociétés les plus performantes durent.

Les rachats et les fusions, ainsi que les acquisitions, font aussi partie du cycle naturel de tous les marchés financiers à long terme, rappelle Pierre Lussier, qui gère le fonds Québec Eterna.

Le gestionnaire Philippe Le Blanc, PDG de Cote 100, de Saint Bruno, espère seulement que d'autres entreprises locales prendront éventuellement le relais.

«Dans ces deux cas, on peut dire que la performance financière laissait à désirer depuis quelques années. La pression est forte pour les entreprises de livrer la marchandise, sinon...», a-t-il expliqué en entrevue.

Les nouvelles recrues sont pourtant de plus en plus rares en raison des coûts énormes d'être en Bourse, des obligations de divulgation trimestrielle et justement de la pression de performer à court terme.

Un terrain de jeu encore garni

M. Lussier n'est pas du tout secoué par ces deux départs potentiels.

L'univers québécois d'entreprises qu'il a repérées compte plus de 120 sociétés (d'une valeur individuelle d'au moins 20 millions de dollars) qui cumulent une valeur boursière totale de 420 milliards de dollars. «C'est un beau pâturage rempli de potentiel qui a l'avantage d'être enrichi d'excellents dirigeants», a dit M. Lussier.

Il juge donc qu'il dispose d'assez d'oeufs pour garnir son panier sans nuire aux rendements qu'il procure aux investisseurs.

Ces témoignages tranchent avec l'alarmisme qui domine chaque fois qu'on évoque le départ de la Bourse d'une entreprise québécoise.

Le regroupement Québec Bourse recommande d'ailleurs au gouvernement québécois d'instaurer quatre crédits d'impôt pour raviver l'intérêt pour la Bourse et ainsi soutenir l'effet multiplicateur qui l'accompagne. Ce n'est donc pas pour rien que la Caisse de dépôt et placement vient d'allonger 182 M$ pour faciliter la sortie des deux familles fondatrices de Stella-Jones (SJ, 44,37 $), le fabricant de traverses et de poteaux de bois.

Malgré tout, un survol des archives du journal Les Affaires donne lieu à de curieuses découvertes de sociétés longtemps oubliées.

Qui se rappelle de Venmar, Informatrix 2000, Pantorama, Datamark, Dramex, Autostock, Tapis Peerless ou Honco et j'en passe ?

Le Québec boursier et économique a continué à tourner malgré leur disparition de la Bourse.

Qui pourrait être les prochaines ?

Ces départs soulèvent évidemment la question des futures candidates à une mise en vente.

À long terme, les entreprises familiales Velan (VLN, 11,81 $), Reitmans (RET.A, 4,14 $) et Industries Dorel (DII.B, 24,40 $) sont des candidates pour une éventuelle mise aux enchères, puisque aucune relève n'assure leur avenir.

Il est intéressant de noter que Michelle Cormier, qui vient d'accéder à la tête du conseil d'Uni-Sélect, siège également au conseil du fabricant de vélos et d'articles pour enfants Dorel.

Pour l'instant, rien n'indique toutefois que ces trois sociétés pourraient fermer leur capital ou solliciter des offres. Par contre, il y a beaucoup d'agitation en coulisse chez une quatrième : le distributeur alimentaire Colabor (GCL, 0,38 $).

Le sort du grossiste, dont le laborieux redressement tarde à donner des résultats, suscite des interrogations. Le remue-ménage à la haute direction se poursuit depuis le début de l'année. Le 11 septembre, Mario Brin, ancien vice-président de Garda World, a joint Colabor pour remplacer le précédent chef de la direction financière, Jean-François Neault. Le division ontarienne a elle aussi un nouveau patron.

De plus, le grossiste vient de renégocier un prolongement d'un an de ses prêts bancaires et de six mois d'un prêt fourni par le Fonds de solidarité de la FTQ.

Robert Paré, un ancien dirigeant d'Alimentation Couche-Tard, représente le Fonds FTQ au conseil de Colabor depuis neuf mois.

Le vice-président du conseil, Robert Briscoe, qui détient 11,1 % des actions, agit également comme conseiller depuis 2016 puisqu'il a dirigé AlimPlus pendant 24 ans. M. Briscoe, 74 ans, possède aussi le distributeur alimentaire Dubé Loiselle, que Colabor peut d'ailleurs racheter en vertu d'une option d'achat qui échoit en octobre.

La Caisse de dépôt détient 8,4 % des actions.

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