Pfizer: AstraZeneca dit non à son offre bonifiée de 106G$US

Publié le 02/05/2014 à 07:06

Pfizer: AstraZeneca dit non à son offre bonifiée de 106G$US

Publié le 02/05/2014 à 07:06

Par AFP

Photo: Bloomberg

Le géant américain de la pharmacie Pfizer a relevé vendredi son offre sur AstraZeneca à 106G$US, mais continue de se heurter au refus catégorique du groupe britannique, qui défend vigoureusement son indépendance.

Après une offensive de charme menée par son PDG Ian Read dans la City cette semaine, le numéro un mondial de la pharmacie a dévoilé vendredi une nouvelle offre à 50 livres par action, non sans avoir consulté les principaux actionnaires d'AstraZeneca.

Soit un montant total de 63 milliards de livres (106 milliards de dollars), ce qui en ferait l'un des plus gros rachats jamais réalisés dans le secteur s'il se concrétisait dans le contexte actuel de fièvre des fusions-acquisitions.

Mais le britannique ne l'entend pas de cette oreille et lui a opposé un nouveau refus catégorique.

«Les termes financiers et autres décrits dans la proposition sont inadéquats, sous-évaluent substantiellement AstraZeneca et ne sont pas une base sur laquelle engager (des discussions) avec Pfizer», a-t-il balayé d'un revers de la main dans un communiqué.

«Le conseil d'administration a donc rejeté la proposition sans hésitation", a déclaré son président, Leif Johansson, réaffirmant la force d'AstraZeneca "en tant qu'entreprise indépendante".

Engagé dans une profonde restructuration qui commence à porter ses fruits, AstraZeneca ne veut pas à offrir à Pfizer les bénéfices de ses médicaments prometteurs en développement.

Confronté à une perte des brevets sur des produits vedettes comme l'anticholestérol Lipitor, l'américain lorgne en effet les percées du britannique dans le créneau à fort potentiel de l'immuno-oncologie ainsi que son médicament pour le coeur Brilinta ou ses traitements contre le diabète ou les maladies respiratoires.

AstraZeneca avait déjà rejeté en janvier une première offre de Pfizer, révélée lundi, à 46,61 livres par titre, soit près de 99 milliards de dollars.

Dans le cadre de la nouvelle offre de Pfizer, les actionnaires d'AstraZeneca recevraient pour chacune de leur action du groupe britannique 1,845 action du nouvel ensemble et 1.598 pence en numéraire, soit une prime de 32% par rapport au cours de Bourse du 17 avril, juste avant que le marché ne spécule sur un rachat.

De quoi, pensait-il, amener les dirigeants d'AstraZeneca à la table des négociations.

"Le message que nous avons entendu" de la part des actionnaires des deux groupes "renforce notre vision" de l'intérêt "stratégique et financier" d'une fusion entre les deux groupes, a jugé Ian Read, le patron de Pfizer.

A la Bourse de Londres, le titre AstraZeneca, qui s'est envolé depuis les premières rumeurs de rachat de Pfizer il y a deux semaines, restait de marbre après le rejet de cette offre.

Vers 10H30 GMT, il reculait à peine de 0,28% à 4.801,5 pence, dans un marché en hausse de 0,14%, et restait donc en dessous du prix proposé par Pfizer (50 livres, 5.000 pence).

Promesses pour rassurer Cameron

Au-delà des actionnaires, Pfizer tente de convaincre le gouvernement britannique.

Si l'exécutif du Premier ministre David Cameron est resté discret jusqu'à présent - surtout s'il est comparé à l'activisme du gouvernement français dans le dossier Alstom - il ne cache pas en coulisses ses craintes à l'égard de l'impact d'un rachat d'AstraZeneca sur l'industrie pharmaceutique et la recherche, qui sont centrales dans sa stratégie économique.

Le PDG de Pfizer a donc écrit une lettre au Premier ministre britannique pour l'assurer de l'"engagement de long terme" du groupe à l'égard du Royaume-Uni s'il rachetait AstraZeneca.

L'américain promet notamment qu'il établira la résidence fiscale du nouvel ensemble et son siège européen au Royaume-Uni, qu'il achèvera la construction du nouveau siège et centre de recherche d'AstraZeneca dans la ville universitaire de Cambridge et qu'au moins 20% des emplois de recherche et développement du groupe fusionné seront basés dans le pays.

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