Pétrole: l'espagnole Repsol offre 8,3G$ pour Talisman Energy

Publié le 16/12/2014 à 06:45

Pétrole: l'espagnole Repsol offre 8,3G$ pour Talisman Energy

Publié le 16/12/2014 à 06:45

Par AFP

Photo: Shutterstock

Le groupe pétrolier espagnol Repsol a présenté mardi une offre de 8,3 milliards de dollars américains pour mettre la main sur son concurrent canadien Talisman Energy (Tor., TLM), une transaction qui compense son départ d'Argentine.

En incluant la valeur de la dette de Talisman, la transaction grimpe à 13 milliards de dollars américains.

Cette opération permettra à Repsol d'augmenter de 76% sa production à 680000 barils équivalent pétrole par jour (unité permettant de comparer la valeur énergétique du gaz par rapport au pétrole brut) et de 55% le volume de ses réserves à plus de 2,3 milliards de barils équivalent pétrole, selon un communiqué. 

Elle propulsera aussi Repsol dans la cour des « 15 plus grands pétroliers et gaziers privés du monde », alors qu'il reste aujourd'hui un acteur de taille moyenne spécialisé dans les forages en eaux profondes. 

Le nouvel ensemble issu de cette fusion sera implanté dans plus de 50 pays et emploiera plus de 27000 personnes.

Le groupe espagnol cherchait depuis son désengagement d'Argentine au printemps à se renforcer dans les pays de l'OCDE, plus stables. 

Cette volonté est certainement renforcée par l'arrêt à partir de 2011 de ses activités en Lybie, d'où Repsol tirait avant la crise politique près de 14% de sa production mondiale.

Talisman Energy est implantée en Amérique du Nord, mais aussi en Colombie, où il réalise la moitié de ses activités, en Asie-Pacifique, en Mer du Nord et en Algérie notamment.

« Une fois l'opération bouclée, le poids de l'Amérique du Nord dans le groupe qui en naîtra s’élèvera jusqu'à pratiquement 50% du capital dédié à l'exploration. Celui de l'Amérique latine représentera 22% », indique Repsol.

Elle renforcera aussi les activités d'extraction du groupe, plus importante pour lui que celles de raffinerie du pétrole brut et de distribution.

Le groupe espagnol évalue le montant des synergies à 200 millions de dollars américains par an.

L'offre sera lancée au prix de 8 dollars américains par action, « une prime de 75% par rapport à la moyenne du cours de l'action ordinaire sur les sept derniers jours », assure un communiqué. 

Encore soumise à l'examen des autorités canadiennes et au feu vert des actionnaires de Talisman Energy, elle devrait être bouclée en milieu d'année prochaine. Une assemblée générale extraordinaire se tiendra à ce sujet chez Talisman avant le 19 février 2015.

« Cet accord crée immédiatement et de manière significative de la valeur pour les actionnaires de Talisman », a assuré son patron Chuck Williamson dans un communiqué séparé.

« C'est une opération extraordinaire pour Repsol, pour le secteur des hydrocarbures et pour l'économie espagnole », s'est félicité mardi matin le ministre de l'Industrie et de l'Energie Jose-Manuel Soria.

L'action de Talisman avait déjà bondi lundi de plus de 18% à la Bourse de New York, à 5,07 dollars américains, après l'annonce d'une réunion du conseil d'administration de Repsol à Madrid. Celle de Repsol perdait en revanche 3,4% à 15,16 euros à Madrid mardi matin.

Ce rachat, comprenant une dette de 4,7 milliards de dollars, sera financé par la manne de 6,3 milliards de dollars qu'a empoché Repsol lors de sa sortie d'Argentine, où sa filiale avait été nationalisée. Repsol a « étudié plus de 100 entreprises et actifs à travers le monde » avant d'arrêter son choix sur Talisman Energy, assure son directeur général, Josu Jon Imaz, cité dans le communiqué.

Le groupe canadien avait déjà indiqué en juillet avoir été approché par l'espagnol, ce qui avait fait bondir son titre en Bourse à près de 12 dollars par action. Selon la presse, les discussions avaient été gelées cet automne, mais la chute du prix du pétrole et dans la foulée de la capitalisation de Talisman Energy, a rouvert l'appétit de Repsol.

La presse avait fait état en début d'année d'un possible intérêt du français GDF Suez mais ce dernier avait démenti tout projet de grosse acquisition.

 

 

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