Pétrole: après le choc, le temps de réévaluer

Publié le 26/01/2015 à 14:24

Pétrole: après le choc, le temps de réévaluer

Publié le 26/01/2015 à 14:24

Par Jean Gagnon

Le recul du pétrole a forcé la Banque du Canada à abaisser son taux directeur à 0,75%. (Photo: Bloomberg)

La Banque du Canada (BdC) a déclenché une onde de choc en baissant son taux directeur mercredi dernier. C’est que personne ne l’avait vu venir. Mais on a vite compris qu’elle était probablement plus inquiète des perspectives économiques que la majorité des observateurs.

Cela a donné le signal aux économistes de retourner à leur table de travail et de refaire leurs devoirs. Et comme on pouvait s’y attendre, l’effondrement du prix du pétrole en amène plusieurs à abaisser leurs prévisions de croissance du PIB pour 2015.

C’est le cas de la Financière Banque Nationale. Le Groupe Économie et Stratégie indique ce matin dans sa publication Le mensuel économique Février 2015 qu’il prévoit maintenant une croissance de 2% du PIB réel canadien comparativement à sa prévision précédente de 2,2%. La raison, bien sûr, est le prix du pétrole. Une croissance du PIB de 2,2% était associé à un prix du pétrole de 70$. Mais les experts de la Financière croient maintenant qu’il ne sera que de 55$ cette année.

L’heure est à nouveau aux paris contre le Canada, mais cette fois-ci les arguments sont plus solides, constatent-ils. «Contrairement aux deux dernières années où ceux qui pariaient contre le Canada se fondaient sur leur pressentiment d’une implosion imminente de l’immobilier résidentiel (qui ne s’est pas produite), les arguments actuels sont plus convaincants après l’effondrement des prix des matières premières», disent-ils.

Par la baisse surprise du son taux directeur, la BdC a fait réaliser que la chute du prix du pétrole était plus importante, et surtout qu’elle sera plus persistante, que la plupart des économistes le prévoyaient.

L’immobilier résidentiel se ressent déjà de la baisse du prix du pétrole, notent les économistes de la Financière. «La construction a piqué du nez au quatrième trimestre», disent-ils. Les mises en chantier de logements ont reculé à un rythme annualisé de près de 25% dans l’ensemble du Canada et de plus de 35% en Alberta.

Et ce n’est guère mieux sur le marché de la revente. Le nombre de transactions en décembre a chuté de 25% par rapport au mois précédent.

Qu’arrivera-t-il au prix des maisons? «S’il est probable que les prix des maisons chutent en Alberta, les hausses dans d’autres parties du pays, notamment en Ontario, pourraient suffire pour maintenir une relative stabilité à l’échelle nationale en 2015», disent les économistes de la Financière.

Ce qui pourrait permettre de sauver la mise pour l’immobilier résidentiel canadien, c’est que les caractéristiques fondamentales demeurent généralement bonnes, selon eux. «Les taux d’intérêt sont bas, la qualité des emprunteurs hypothécaires est bonne, la demande est saine, la croissance de l’immigration demeure soutenue, et le système bancaire est solide», disent-ils.

Au delà du choc qu’a asséné la BdC, le Canada devrait tout de même profiter de deux vecteurs de croissance positifs. D’abord, la baisse du dollar canadien permettra une hausse des exportations, surtout vers les États-Unis, où l’économie demeure forte. Puis, la baisse des prix du carburant entrainera une économie de 2% du revenu disponible des ménages, ce qui encouragera la consommation, estiment les économistes de la Financière.

À la une

Une forme émergente d'entrepreneuriat: l'innerpreneur

Il y a 16 minutes | Michel Bundock

EXPERT INVITÉ. Il apporte déjà un sens différent au travail. Et il pourrait transformer le marché de l’emploi.

Les nouvelles du marché du jeudi 25 avril

Mis à jour il y a 45 minutes | Refinitiv

L’action de Meta plonge, les plans de dépenses prolongées en matière d’IA déconcertant les investisseurs.

Bombardier encaisse une baisse de ses profits et de ses revenus au 1T

Il y a 54 minutes | La Presse Canadienne

Le fabricant d’avions de Montréal a indiqué jeudi avoir réalisé un bénéfice de 110 millions de dollars américains.