Obama autorise des frappes en Irak pour éviter un «génocide»

Publié le 08/08/2014 à 07:29

Obama autorise des frappes en Irak pour éviter un «génocide»

Publié le 08/08/2014 à 07:29

Par AFP

Photo Bloomberg.

Le sort dramatique des minorités dans le nord de l'Irak a poussé le président américain Barack Obama à autoriser des frappes aériennes pour éviter un « génocide » et contrer l'avancée des jihadistes vers le Kurdistan irakien.

Depuis dimanche, des dizaines de milliers de personnes, dont des chrétiens et des Yazidis, ont pris la fuite dans le nord du pays face à l'avancée des jihadistes de l'État islamique (EI) qui ne sont désormais qu'à une quarantaine de km d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, allié de Washington.

Les jihadistes se sont emparés jeudi de Qaraqosh, la plus grande cité chrétienne d'Irak et d'autres zones près de Mossoul, la deuxième ville du pays qu'ils contrôlent depuis le 10 juin.

Selon le patriarche chaldéen Louis Sako, 100.000 chrétiens ont été poussés sur les routes. Nombre d'entre eux se dirigent vers le Kurdistan.

Dimanche les combattants de l'EI s'étaient déjà emparés de Sinjar, bastion de la minorité yazidie, une communauté kurdophone pré-islamique considérée par les jihadistes comme « adoratrice du diable », poussant à la fuite quelque 200.000 civils selon l'ONU.

Certains ont pu fuir au Kurdistan ou en Turquie, mais des milliers d'autres se retrouvent piégés dans les montagnes désertiques environnantes où ils risquent autant de mourir de faim et de soif que de se faire massacrer par les jihadistes.

Deux ans et demi après le départ du dernier soldat américain d'Irak, le président américain a annoncé jeudi soir qu'il autorisait des frappes militaires ciblées « si nécessaire pour aider les forces irakiennes qui se battent pour (...) protéger les civils ».

Pour sa première mission, l'armée de l'air américaine a parachuté des vivres et de l'eau aux milliers de civils piégés dans les montagnes.

Un habitant de Sinjar, réfugié avec sa famille dans une caverne dans la montagne, a déclaré vendredi au téléphone qu'aucune aide ne lui était encore parvenue.

« Rien n'est tombé de ce côté de la montagne. Nous avons besoin de toute l'aide possible, vivres et eau. Il y a beaucoup d'enfants ici », a-t-il souligné.

« Nous mourons de faim », avait déclaré auparavant à l'AFP par téléphone un autre réfugié yazidi.

Signe de l'inquiétude internationale, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit jeudi « scandalisé » par le sort des Yazidis et des chrétiens, lors d'une réunion convoquée en urgence jeudi soir à New York.

Le pape François a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour « protéger » les populations en fuite.

- 'Génocide' -

M. Obama a accusé l'EI de viser « la destruction systématique de la totalité de ce peuple, ce qui constituerait un génocide ».

Il a en outre prévenu les jihadistes qu'ils seraient visés par d'éventuelles frappes aériennes s'ils tentaient de marcher sur Erbil.

« Nous allons être vigilants et prendre des mesures si (les jihadistes) menacent nos installations n'importe où en Irak, notamment le consulat (américain) à Erbil et l'ambassade à Bagdad », a déclaré le président américain.

M. Obama, instigateur du retrait américain d'Irak, a dû assurer qu'il n'allait pas « entraîner (le pays) dans une autre guerre ».

Londres a de son coté « salué » la décision américaine, mais exclu toute intervention militaire britannique.

L'arrivée massive de réfugiés aux portes du Kurdistan augmente la pression sur cette région, déjà à court d'argent après le blocage par Bagdad de sa part de revenus tirés du pétrole.

Ce territoire de cinq millions d'habitants a déjà accueilli des centaines de milliers de déplacés depuis le début de l'offensive jihadiste le 9 juin.

La panique a commencé à gagner Erbil, jusqu'ici l'une des rares zones d'Irak en sécurité, après les dernières avancées des jihadistes.

Signe de l'aggravation de la situation, les combattants kurdes d'Irak, de Syrie et de Turquie ont uni en début de semaine leurs forces dans une rare alliance pour combattre les jihadistes et venir en aide aux civils, et Bagdad a décidé d'aider les peshmergas, une coopération elle aussi exceptionnelle.

Les peshmergas, considérés comme les forces les plus efficaces d'Irak, avaient pris début juin le contrôle de plusieurs villes après la débandade de l'armée face à l'avancée des jihadistes.

A court de munitions et dispersés sur un front très étendu, ils ont cependant dû battre en retraite face aux nouvelles offensives des insurgés.

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