MTY se donne un nouvel axe de croissance en avalant les restaurants Madisons


Édition du 19 Avril 2014

MTY se donne un nouvel axe de croissance en avalant les restaurants Madisons


Édition du 19 Avril 2014

Par Dominique Beauchamp

Grâce à l'achat des actifs de Madisons New York Grill & Bar, Groupe d'alimentation MTY (Tor., MTY, 30,82 $) espère que la restauration avec service aux tables lui procurera un nouvel axe de croissance.

La restauration à l'ambiance décontractée croît à un rythme annuel d'environ 4,5 % actuellement, ce qui est nettement supérieur à celui de la restauration rapide. Les recettes des établissements de MTY ouverts depuis plus d'un an ont décliné au cours des sept derniers trimestres.

La priorité est de clore la transaction en juin et d'inaugurer quelques autres franchises Madisons. Cette entente ouvre aussi de nouvelles voies de croissance à MTY. «Avec une équipe de gestion dédiée, on pourrait saisir d'autres occasions si elles se présentaient», a confié Éric Lefebvre, chef de la direction financière de MTY.

Cette incursion surprend certains observateurs, mais la plupart d'entre eux réitèrent leur confiance envers l'entreprise montréalaise, d'autant que le franchiseur s'allie à Gilles Pépin, un dirigeant ayant oeuvré chez Groupe Restaurants Imvescor, le propriétaire des chaînes Mikes, Scores, Bâton Rouge et Resto Végo (anciennement Le Commensal), avec qui MTY entre en concurrence. Gilles Pépin aura une part de 10 % dans l'entité qui acquiert Madisons de la famille Tsatas. Cette famille a également vendu les restaurants Mikes et Scores à Imvescor.

«MTY entre dans la restauration à l'ambiance décontractée de façon prudente, grâce à une marque connue et un petit nombre de franchises», dit Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.

Expansion naturelle, mais de nouveaux défis

«La transaction de Madisons et la fermeture plus fréquente de comptoirs par MTY récemment signalent que la restauration rapide a atteint une certaine maturité. MTY avait besoin d'un nouveau volet de croissance, et Madisons s'avère une expansion naturelle», dit le portefeuilliste Christian Godin, de Montrusco Bolton.

La restauration à l'ambiance décontractée posera toutefois de nouveaux défis, puisqu'il faut renouveler son menu et son apparence plus fréquemment, ajoute-t-il.

L'acquisition s'inscrit tout à fait dans la stratégie de MTY, estime Prakash Chaudhari, gestionnaire du Fonds Manuvie canadien ciblé. «Sa force a toujours été de trouver de bons concepts et de bons menus, et de les installer aux bons endroits», dit-il.

L'achat de 13 M$ est mineur pour un groupe qui compte 2 590 restaurants et génère des revenus annuels de 800 M$. Les marges s'annoncent toutefois meilleures, puisque chaque Madisons réalise des revenus de 2,9 M$.

La transaction ajoutera environ 3 M$ aux revenus, 5 % au bénéfice d'exploitation et aux flux de trésorerie de MTY et 4 % à son bénéfice par action de 2015, prévoit George Doumet, de Banque Scotia, qui augmente son cours cible de 37 $ à 38 $.

Le prix payé, d'environ sept fois le bénéfice d'exploitation de Madisons, est aussi conforme à ses transactions antérieures, estime M. Doucet.

«Il sera important que MTY ait le personnel pour mener à terme tous ses projets de front. Son incursion aux États-Unis, avec les franchises Extreme Pita, Mucho Burrito et Thaï Express, est probablement ce qui confère au titre son plus grand potentiel à long terme», dit Christian Cyr, de Fiera Capital.

À cet égard, MTY pourra bientôt «ouvrir la machine à franchisage», après avoir été freinée par les exigences légales aux États-Unis entourant les documents et les contrats de franchise.

Extreme Brandz, que MTY a acquise en 2013, compte déjà 40 franchises américaines Extreme Pita, Jugo Juice et Mucho Burrito, principalement en Arizona. Ce marché est le premier visé pour le franchisage, ainsi que la Californie, où Thaï Express serait bien reçue, selon MTY.

Au Canada, dans un nouvel effort pour raviver ses ventes, MTY rafraîchit le menu et l'aménagement de sa chaîne Mr.Sub, qui compte 300 restaurants. «Le menu changera dès le troisième trimestre, et la rénovation des restaurants se fera au rythme des moyens financiers des franchises», explique Éric Lefebvre.

Départ lent dans les épiceries

Les produits Thaï Express, Sushi Shop et TacoTime qu'ont lancés Metro, IGA et Costco, en partenariat avec Berthelet, démarrent plus lentement que prévu, reconnaît M. Lefebvre.

«Nous sommes encore à l'étape où nous devons nous faire connaître pour créer une demande», dit le chef de la direction financière.

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