Les yeux tournés vers la BCE

Publié le 02/09/2014 à 15:55

Les yeux tournés vers la BCE

Publié le 02/09/2014 à 15:55

Par Jean Gagnon

Mario Draghi, président de la BCE. Photo: Bloomberg

Comme les marchés boursiers carburent depuis quelques années aux liquidités injectées par les autorités monétaires, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi revêt à nouveau toute son importance.

Alors que la Réserve fédérale (Fed) réduit de façon régulière depuis le début de l’année ses achats mensuels d’obligations, et que l’on parle de possibilité de hausses de taux d’intérêt dès le début de l’été prochain, les experts s’attendent à une toute autre approche de la part de la BCE.

Pour certains, ce sera l’annonce d’un programme d’achats de titres de créances adossés à des actifs, quelque peu similaire au programme d’assouplissement quantitatif de la Fed. C’est l’opinion entre autres des économistes de la Deutsche Bank, rapporte Eric Reguly, correspondant européen pour le Globe and Mail résidant à Rome. Bien que le programme ne soit pas techniquement prêt à un lancement, les experts de la Deutsche Bank n’en croient pas moins que la BCE annoncera fermement dès jeudi son intention de procéder incessamment.

D’autres, dont les économistes de la Société générale, sont moins convaincus de l’imminence de l’annonce, mais n’écarte pas la possibilité que la BCE les surprenne.

Il n’est pas étonnant que les idées soient partagées quant à l’action qu’annoncera jeudi Mario Draghi, le président de la BCE, explique François Dupuis, économiste en chef chez Desjardins.

Contrairement aux américains, les européens ont déçu maintes fois au cours des dernières années par la lenteur à prendre les décisions qui s’imposaient. Et cela pourrait se produire à nouveau, selon lui. « Il est souvent difficile d’établir un consensus compte tenu qu’ils sont plusieurs autour de la table, et que souvent l’Allemagne refuse de jouer le jeu », dit-il.

Et il est probable que celle-ci s’oppose à nouveau à un élargissement des mesures stimulatrices malgré les difficultés à relancer l’économie. Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schaueble, répétait encore récemment que les pays qui avaient adopté des programmes d’austérité tels l’Irlande, la Grèce et le Portugal réussissaient mieux à se sortir de l’impasse économique que les autres qui comptent plutôt sur les mesures accommodantes de la BCE.

Par ailleurs, l’urgence d’agir est bien présente, selon François Dupuis. Le groupe d’études économiques qu’il dirige chez Desjardins a réduit à 0,9 % sa prévision de croissance économique en 2014 pour les pays de la zone euro. La croissance économique est à zéro en France, et l’Italie est à nouveau en récession.

Pour 2015, Desjardins prévoit une croissance de 1,5 % pour les pays de la zone. Mais ce chiffre pourrait être réduit à nouveau, surtout si de nouvelles mesures ne sont pas prises. « La logique voudrait que la BCE agisse dès maintenant, car plus elle attend, plus la médecine devra être sévère », dit François Dupuis.

 

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