Les riches chinois ont un faible pour le Canada

Publié le 28/07/2017 à 10:00

Les riches chinois ont un faible pour le Canada

Publié le 28/07/2017 à 10:00

Par François Remy

INFOGRAPHIE. Notre pays décroche la médaille d’argent des «paradis financiers» pour les millionnaires venus de Chine.

Les médias de Chine n’ont peut-être pas (assez) relayé la nouvelle imposition «anti-spéculateur» touchant l’immobilier torontois. Ou le train de mesures «anti-riches» annoncées récemment par le ministre des Finances, Bill Morneau.

Résultat, après deux années passées sur la dernière marche du podium, le Canada a cette fois volé la médaille d’argent au Royaume-Uni, indique le rapport 2017 de l'institut de recherche Hurun.

Notre pays vient en deuxième destination pour les personnes dont la fortune oscille entre 10 et 200 millions de yuans (1,86 et 37 M$), qui émigrent de Chine ou voudraient déménager*.

Et deux villes canadiennes se distinguent dans un classement dominé par les agglomérations américaines: Vancouver (5e place) et Toronto (8e).

Les États-Unis demeurent le lieu d’émigration d’investissement le plus populaire pour la troisième année d’affilée. La côte ouest est la région de prédilection. Les investisseurs et autres propriétaires immobiliers ne se lassent décidément pas de Los Angeles, la plaçant en tête de liste pour la quatrième année de suite. Seattle continue de grappiller des places à chaque inventaire et pousse de façon inédite San Francisco au troisième rang. New York n’apparaissant qu’après. 

Les cotes de popularité ont toutefois baissé depuis l’accession à la présidence de Donald Trump, souligne l’enquête.

L’île maltaise a fait son entrée pour la première fois dans le club sélect. L’année où, coïncidence, les médias européens ont publié les «Fichiers de Malte», quelque 150 000 documents confidentiels révélant les coulisses du paradis fiscal méconnu qu’est cet état insulaire.

Patrimoine mondial

Les motifs invoqués pour émigrer varient d’une région à l’autre de la Chine, les fortunes du sud et de l’est préférant les villes côtières américaines. Tandis que les Chinois les plus nantis du nord et de l’ouest du pays sont en quête d’air pur et de nature, et gagnent volontiers vers l'Australie.

Mais la pollution les préoccupe tout particulièrement, plus d’un millionnaire sur deux l’invoquant. Intervient également la qualité de l’éducation (44%) ou, en bas de la liste des griefs, la qualité du système de santé.

«Si la Chine parvenait à résoudre ces problèmes d’environnement et d’enseignement, elle effacerait la première raison d’émigration d'investissement», note Rupert Hoogewerf, chercheur en chef à l’institut Hurun.

L'argent ne faisant pas le bonheur, des obstacles se dressent aussi sur leur route. En premier lieu, le temps d’attente imposé par certaines administrations, qui est évoqué par plus d’un millionnaire sur quatre. Suivent, dans des proportions moindres, les barrières linguistiques et les difficultés d’intégration dans des sociétés moins traditionalistes.

Et les sujets économiques à ruminer ne manquent évidemment pas. Huit millionnaire sur dix s’inquiètent de la dévaluation de la devise chinoise, une crainte qui a touché 50% de répondants de plus en un an de temps.

Les plus fortunés de Chine prêtent d’ailleurs une attention toujours plus étroite à la gestion financière étrangère, des fonds immobiliers, de l'assurance ou autre. Au point que les premiers investissements ciblent des méthodes de gestion du risque.

 

*Méthodologie: l’enquête par questionnaire a été menée auprès de 304 millionnaires (High Net Worth Individuals) entre avril et juillet 2017. Les répondants, provenant essentiellement de Pékin, ShanghaÏ, Guangzhou et Shenzhen, disposent en moyenne de 20 millions de yuans (3,7 M$). L’âge moyen s’élevait à 39 ans, ceux de moins de trente ans représentant que 17% de l’échantillon. Quant à l’indice d’immigration a été construit autour de 8 critères que sont l’éducation, les préférences d’investissement, la prospection immobilière, la fiscalité, la politique d’immigration, les soins médicaux, les réglementations de séjour et la facilité d’adaptation.

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