Les personnes âgées vont coûter cher au Canada

Publié le 18/05/2011 à 12:06

Les personnes âgées vont coûter cher au Canada

Publié le 18/05/2011 à 12:06

Par Olivier Schmouker

Elles vont avoir davantage besoin d'aides. Photo : DR.

D’ici 2050, les dépenses de prise en charge des personnes âgées qui ne sont plus autonomes vont doubler – voire tripler – dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). C’est pourquoi les gouvernements devraient améliorer la viabilité budgétaire de leurs politiques en la matière, et mieux épauler les aidants familiaux et les travailleurs du secteur, selon une étude dévoilée aujourd’hui-même par l’Organisation.

Aujourd’hui, la moitié des personnes dépendantes d’autrui pour vivre ont plus de 80 ans. Or, les personnes qui ont plus de 80 ans représentent 4% de la population totale des pays de l’OCDE, une proportion qui grimpera à 10% d’ici 2050. Les dépenses de prise en charge, qui se montent actuellement à 1,5% du produit intérieur brut (PIB) en moyenne dans les pays de l’OCDE, augmenteront donc de concert.

«Cette rapide hausse des coûts impose aux pays concernés une optimisation des dépenses de prise en charge de la dépendance, estime Angel Gurría, la secrétaire général de l’OCDE. Les politiques manquant de cohérence qui sont en place dans de nombreux pays doivent être revues pour stimuler la productivité et épauler les aidants familiaux, qui constituent l’épine dorsale des dispositifs de prise en charge de longue durée».

Au Canada, 2% de la population bénéficie d’une assistance pour vivre. Les dépenses actuelles de prise en charge des personnes en perte d’autonomie représentent quelque 1,5% du PIB du pays, ce qui correspond à la moyenne des pays de l’OCDE. Ces dépenses devraient grimper à environ 2,3% du PIB dans une quarantaine d’années.

D’où l’importance d’attirer dès à présent davantage de main-d’œuvre dans le secteur de la dépendance et à la fidéliser, selon les experts de l’OCDE. «La plupart des emplois concernés sont à fort roulement, n’offrent pas de perspectives d’avenir et s’accompagnent d’une rémunération et d’avantages sociaux peu élevés. S’occuper de personnes dépendantes a en outre un coût pour l’aidant : ces derniers ont moins de chances d’occuper un emploi qu’un non-aidant et s’ils en occupent un, ont plus de chances de travailler à temps partiel et moins d’heures. Ils sont également confrontés à un risque plus élevé de pauvreté et à une plus forte probabilité de souffrir de problèmes de santé mentale», est-il indiqué dans le rapport de l’OCDE.

Il apparaît donc essentiel de revaloriser les emplois du secteur de la dépendance en améliorant leur rémunération et les conditions de travail. Par des actions de cet ordre, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège ont récemment réussi à encourager les travailleurs à rester dans le secteur. En Belgique, aux Pays-Bas et en Suède, des conventions collectives prenant les années d’expérience en compte dans les niveaux de salaires ont montré une efficacité certaine.

Pour satisfaire la demande future, les pays devront aussi attirer davantage de migrants, qui représentent déjà une part substantielle de la main-d’œuvre du secteur de la dépendance de nombreux pays de l’OCDE – 1 sur 4 par exemple en Australie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, et jusqu’à 1 sur 2 en Autriche, en Grèce, en Israël et en Italie. Le hic? Dans de nombreux pays, les migrants, malgré une qualification souvent supérieure, sont moins bien payés que les travailleurs nés dans le pays.

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