Les Desmarais perdent un fidèle partenaire

Publié le 02/02/2015 à 13:16

Les Desmarais perdent un fidèle partenaire

Publié le 02/02/2015 à 13:16

Par AFP

Albert Frère, à gauche. Photo courtoisie GLB

Le milliardaire belge Albert Frère, qui fêtera mercredi ses 89 ans, a annoncé lundi son intention de quitter la tête du vaisseau-amiral de son empire, le groupe diversifié Groupe Bruxelles Lambert (GBL), qui possède des participations dans certains des plus grands groupes du CAC 40.

« Albert Frère a informé le président du Conseil d'administration de sa décision de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat d'administrateur » lors de l'Assemblée générale ordinaire du 28 avril prochain, « et de, dès lors, renoncer à ses fonctions de PDG à l'issue de celle-ci », a annoncé le groupe dans un communiqué.

Groupe Bruxelles Lambert (GBL) est le conglomérat phare d'Albert Frère, 390e fortune mondiale selon le classement Forbes des milliardaires, qui lui attribue une fortune personnelle de 4 milliards de dollars américains.

Le groupe possède des participations importantes dans certaines des plus belles sociétés françaises comme Total, GDF Suez, Suez Environnement, Pernod Ricard ou Lafarge.

« Albert Frère, le fidèle partenaire de ma famille depuis plus de trente ans et mon collègue de longue date au sein du Conseil d'administration de GBL, a pris la décision de quitter celui-ci. Pendant toutes ces années, j'ai pu apprécier ses qualités professionnelles et humaines ainsi que son sens des affaires hors du commun, qui a permis à GBL de se hisser au premier rang des sociétés holding européennes cotées », a réagi dans un communiqué Paul Desmarais Jr, vice-président du Conseil d'administration.

Il rappelle que « cette transition a déjà été préparée en 2012, avec la nomination de Ian Gallienne et Gérard Lamarche comme administrateurs délégués. Ceux-ci continueront à assumer ensemble la gestion journalière de la société ». 

Ian Gallienne est le gendre d'Albert Frère. Quant à Paul Desmarais Jr, il est le fils de Paul Desmarais, décédé en octobre 2013, l'ami avec qui Albert Frère, grâce aussi à des liens privilégiés avec Paribas, avait bâti sa fortune en mettant en place une cascade de conglomérats s'enchevêtrant les unes dans les autres et constituant progressivement son empire.

« Fils d'un marchand de clous »

Né le 4 février 1926 près de Charleroi (sud), en plein coeur du bassin sidérurgique belge, Albert Frère, qui y est toujours domicilié, est le « fils d'un marchand de clous », selon le titre d'une biographie écrite par le journaliste José-Alain Fralon, et est devenu l'homme le plus riche de Belgique.

Peu brillant à l'école, il doit son ascension à son flair autant qu'à son culot. Il prend d'abord la tête de la maison familiale Frère-Bourgeois, qui fabriquait des clous et des articles de ferronnerie. Puis il construit progressivement une société de commercialisation de l'acier qui deviendra vite la première de Belgique, avant de contrôler progressivement presque pratiquement toute la production sidérurgique de Charleroi.

Au début des années 80, en pleine crise de la sidérurgie, il cède ses intérêts dans l'acier aux pouvoirs publics et, grâce au capital important réalisé dans l'opération, se lance dans la finance.

Le groupe GBL a dégagé en 2013 un bénéfice net de 621 millions d'euros, soit un doublement par rapport à 2012 (256 millions d'euros), grâce à des plus-values de cessions touchant Total et GDF Suez.

Sur les neuf premiers mois de l'année 2014, GBL a également plus que doublé son bénéfice net à 739 millions d'euros contre 323 millions un an plus tôt. 

Le portefeuille de la holding affichait au 30 septembre une valeur de 15,6 milliards d'euros.

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