Les biotechs, l'occasion de la campagne ?


Édition du 01 Octobre 2016

Les biotechs, l'occasion de la campagne ?


Édition du 01 Octobre 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : 123RF/alexwhite]

De toutes les entreprises, les biotechs ont été les plus vulnérables à la fièvre électorale. La nervosité des actionnaires pourrait toutefois offrir l'une des meilleures occasions d'investissement liées à la campagne.

Par un seul commentaire sur Twitter, Hillary Clinton a provoqué la disparition de 15 G$ US en capitalisation boursière dans l'industrie pharmaceutique en une seule séance, le 21 septembre 2015. L'indice Nasdaq des biotechs n'a pas encore rattrapé le terrain perdu, et le secteur connaît des revers à la Bourse dès que Mme Clinton dénonce l'augmentation du prix d'un médicament.

Puisqu'elle ne contrôlera vraisemblablement pas le Congrès, Vasilios Tsimiklis, économiste chez Sectoral Asset Management, pense que les manchettes sur le prix des médicaments ne sont qu'un «bruit de fond». «Les entreprises pharmaceutiques sont une cible facile pendant la campagne électorale, dit-il. Au bout du compte, il y a peu de chances que ces commentaires entraînent des changements législatifs significatifs.»

De plus, M. Tsimiklis souligne que les trois cas médiatisés d'augmentation du prix des médicaments au cours de la dernière année ont soulevé la controverse, car il s'agissait de remèdes sur le marché depuis longtemps. Mme Clinton a précisé qu'elle ne veut pas adopter de règles nuisant à l'innovation médicale. L'économiste donne l'exemple de l'Epclusa, un nouveau médicament de Gilead (GILD, 78,99 $ US) contre l'hépatite C, qui coûte environ 80 000 $ US. «En dépit du coût élevé à court terme, ce traitement est moins onéreux pour le système de santé que de traiter cette maladie chronique à long terme», nuance-t-il.

Dans ce contexte, M. Tsimiklis pense que les actionnaires auraient intérêt à profiter d'éventuelles faiblesses des titres de biotechs. «Les biotechs s'échangent à des multiples comparables à ceux des grandes sociétés pharmaceutiques. Puisque ces entreprises croissent à un rythme deux à trois fois supérieur, nous croyons que c'est un bon point d'entrée à court et à moyen terme.»

Pierre Trottier, pour sa part, a mis «la pédale douce» sur les achats d'actions dans le secteur de la santé lorsque Hillary a mis ces entreprises sur la sellette. Il trouve cependant que le rapport risque/rendement devient plus attrayant du côté des grandes sociétés pharmaceutiques et des biotechs. «Ça me rappelle ce qui était arrivé en 1993 quand Bill Clinton a voulu réformer le système de santé, évoque-t-il. Le secteur avait perdu plus de 25 %. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal, et ce sera probablement encore le cas. Cela dit, les inquiétudes pourraient se maintenir après les élections.»

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