Jim Rogers a longtemps été partenaire de George Soros. Photo : Bloomberg.
Dès cet automne risque d'éclater une crise monétaire spectaculaire, selon Jim Rogers, un financier américain médiatique établi à Singapour.
«Je m’attends à ce qu’une crise monétaire éclate cet automne, voire au début de l’an prochain. En fait, le pire de la crise est à venir», a-t-il lancé sur la chaîne télévisée CNBC.
«Les Etats-Unis flirtent avec l’idée de recourir au protectionnisme. Et ils ne sont pas les seuls, en Asie aussi on y pense de plus en plus. Si cela se vérifie, nous assisterons à une crise monétaire à l’échelle mondiale», a expliqué l'ex-partenaire du milliardaire George Soros.
On va payer pour les erreurs commises
Pis, M. Rogers considère que nombre de politiciens et de régulateurs économiques font fausse route, et donc qu’aggraver la situation.
«Comment la solution pour la dette peut-elle passer par davantage de dettes? Le rebond actuel est une simple conséquence du fait que les gens ont moins consommé en 2008 et se retrouvent contraints d’acheter le minimum vital maintenant. Mais après cela…»
«L’Europe, entre autres, affiche des dettes gigantesques qui n’ont toujours pas été traitées. Les politiciens n’ont pas encore compris que c’est ça, le problème. Pas autre chose», soutient-il.
Un capitalisme zombie
Autre problème : les politiciens et les régulateurs ont volé au secours des mauvaises personnes. «Des banques ont fait faillite depuis un siècle. La façon dont le système fonctionne implique que quand quelqu’un dépose le bilan, vous devez le laisser mourir. Or, ce que nous faisons maintenant, c’est que nous soutirons des actifs aux personnes compétentes pour les donner aux incompétentes.»
«Le vrai problème de ces 15 dernières années, ce sont les régulateurs qui n’ont pas laissé mourir ceux qui le devaient. Je ne sais pas pourquoi ceux-ci ne sont pas encore en prison.»
«C’est le capitalisme de copinage, Bernanke et Greenspan ont apporté le capitalisme de copinage aux Etats-Unis.»
En conséquence, «nous allons encore avoir un capitalisme zombie pour les 15 prochaines années».
