Le pétrole termine en hausse une semaine positive

Publié le 29/01/2016 à 15:08

Le pétrole termine en hausse une semaine positive

Publié le 29/01/2016 à 15:08

Par AFP

Le pétrole a enregistré vendredi une quatrième séance de hausse d'affilée, les investisseurs s'accrochant à l'idée d'un accord entre Moscou et l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur une diminution de l'offre.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a pris 40 cents à 33,62 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), gagnant près de 1,5 dollar sur la semaine.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a avancé de 85 cents à 34,74 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), soit une avancée hebdomadaire de quelque 2,5 dollars.

Le marché pétrolier connaît sa deuxième semaine de hausse de suite après une fin 2015 et un début 2016 catastrophiques, qui l'ont vu tomber au plus bas depuis 2003.

"Il n'y a pas raison manifeste" à la hausse de vendredi, a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy and Economic Research. "Les rumeurs sur des négociations entre la Russie et l'Opep, afin de réduire leur production, poussent les investisseurs à se dire qu'il est temps de revenir sur le marché."

En baisse depuis la mi-2014 face au niveau élevé de la production, que ce soit aux Etats-Unis, dans l'Opep ou en Russie, le marché pétrolier a été dominé cette semaine par ces spéculations, que Moscou a attisées jeudi en évoquant explicitement une réunion en février avec l'Opep ainsi qu'une baisse de 5% de la production.

Vendredi, malgré un bref passage dans le rouge, le marché a gardé "sa bonne disposition, malgré d'apparents démentis sur une réunion le mois prochain", a noté Matt Smith, de ClipperData. "Alexander Novak, le ministre Russe de l'Energie, a déclaré que son pays avait été contacté par le Venezuela à propos d'une réunion de ce type, mais que tout se résumait à cela, tandis que de hauts responsables de l'Opep ont fait peu de cas de cette idée."

Chevron dans le rouge

"Même s'il y a quelques démentis sur une réunion, le marché garde l'impression que les discussions se poursuivent et c'est une lueur d'espoir suffisante pour donner un coup de pouce", a jugé Phil Flynn, de Price Future Group.

"Ce coup de pouce est accentué par le fait que les compagnies baissent de plus en plus leurs investissements", ce qui laisse présager d'un recul de la production, a-t-il rapporté, évoquant des annonces en ce sens des trois plus gros producteurs américain de pétrole de schiste.

A ce titre, le marché a digéré vendredi l'annonce d'une nouvelle baisse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, à 498 unités cette semaine contre plus de 1.200 un an plus tôt.

Autre symbole des effets du plongeon des prix de l'or noir, la major pétrolière américaine Chevron a essuyé sa première perte trimestrielle en treize ans et promis de durcir sa cure d'austérité pour limiter la casse.

Le marché a aussi résisté à des rumeurs selon lesquelles l'Iran, qui appartient à l'Opep et s'apprête à faire son retour sur le marché mondial à la suite de l'accord sur son programme nucléaire, avait prévenu qu'il ne participerait pas à une baisse organisée de production.

"Les mauvaises nouvelles ont déjà été intégrées par le marché, en particulier la hausse des exportations iraniennes, donc c'est de l'histoire ancienne", a jugé M. Lynch.

De plus, pour certains observateurs, le marché est en mesure de rebondir sur d'autres éléments que la perspective d'une réduction de l'offre.

"La grande nouvelle du jour, c'est le fait que le Japon a mis en place des taux d'intérêt négatifs", a jugé M. Flynn. "Si l'on continue à voir les banques centrales soutenir l'économie, cela donnera une nouvelle raison de croire à une amélioration de la demande de pétrole."

Toutefois, ces mesures risquent aussi de peser indirectement sur le marché pétrolier car elles vont plomber le yen face au dollar et donc rendre plus coûteux l'or noir, dont le commerce est libellé en monnaie américaine.

"Ce sont les Bourses qui sont actuellement les plus corrélées avec les cours du brut, donc ces mesures vont peut-être être favorables", a commenté Tim Evans, de Citi, soulignant que les places mondiales étaient en nette hausse. "Mais la force du dollar risque de freiner toute réaction favorable sur le marché pétrolier."

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