Le pétrole finit en baisse dans un marché inquiet pour la demande

Publié le 10/04/2012 à 15:51, mis à jour le 10/04/2012 à 15:53

Le pétrole finit en baisse dans un marché inquiet pour la demande

Publié le 10/04/2012 à 15:51, mis à jour le 10/04/2012 à 15:53

Par AFP

Les cours du pétrole ont nettement reculé mardi à New York, dans un marché inquiet pour la demande mondiale après une baisse des importations chinoises de brut, en dépit d'inquiétudes persistantes au sujet de l'offre iranienne.

Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai a perdu 1,44 dollar par rapport à la clôture de lundi, finissant à 101,02 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'est fortement replié, terminant à son plus bas en près de deux mois à 119,88 dollars, en baisse de 2,79 dollars par rapport à la clôture de lundi.

Les cours du brut qui avaient ouvert relativement proches de l'équilibre ont chuté en cours de séance, dans un marché inquiet pour la demande mondiale.

"Cette baisse des cours traduit les nombreux facteurs négatifs exerçant une pression sur le brut actuellement" et la baisse générale de l'appétit pour le risque, a expliqué Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com.

D'une part, "les importations de brut de la Chine ont baissé en mars, ce qui suscite des craintes au sujet de la vigueur de son économie", a-t-il noté.

Les importations de brut de la Chine (deuxième consommateur mondial) se sont établies à 5,5 millions de barils par jour (bpj) en mars, un niveau toujours élevé, mais elles ont reculé de 405.000 bpj par rapport à février, selon des chiffres officiels.

D'autre part, "les investisseurs s'inquiètent pour l'économie mondiale, tout comme les marchés boursiers, à la suite de mauvaises nouvelles en provenance d'Espagne", a poursuivi le courtier.

Le gouvernement espagnol vient d'annoncer de nouvelles économies de dix milliards d'euros dans la santé et l'éducation, mais sans convaincre les investisseurs, les taux espagnols à 10 ans continuant de grimper et se rapprochant du seuil des 6%.

Ces craintes pour la demande étaient accentuées par la diffusion de chiffres préoccupants pour la reprise du marché de l'emploi aux États-Unis vendredi. Le premier pays consommateur de brut a en effet vu ses créations d'emplois nettement ralentir en mars, à 120 000, quand les analystes tablaient sur 200 000, selon les statistiques publiées par le département américain du Travail.

Par ailleurs, les analystes s'attendaient à une nouvelle hausse de l'offre de brut aux États-Unis, à la veille de la publication d'un rapport hebdomadaire officiel sur les stocks américains, ce qui continuait à tirer les prix à la baisse.

Les inquiétudes liées à l'offre iranienne ont échoué à freiner la chute des cours, en dépit d'un "discours de l'Iran (toujours) très agressif", selon Phil Flynn, de PFG Best, l'Iran continuant de menacer de fermer le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 35% du trafic pétrolier maritime mondial.

Téhéran a annoncé la reprise des négociations sur son programme nucléaire iranien entre Téhéran et les représentants du forum des 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) samedi à Istanbul, mais peu d'analystes anticipaient de grandes avancées au cours des ces rencontres.

A la suite de l'annonce en janvier par l'Union européenne d'un embargo pétrolier sans précédent contre Téhéran et de sanctions financières afin d'assécher le financement de son programme nucléaire controversé, l'Iran poursuivait de son côté l'arrêt graduel de ses ventes de pétrole à plusieurs pays européens.

Après la France et la Grande-Bretagne, à la mi-février, dont les achats étaient minimes, l'Espagne a confirmé mardi qu'elle n'importait plus de pétrole iranien "depuis fin février". En 2011, l'Iran était le troisième fournisseur de pétrole de l'Espagne, avec 7,5 millions de tonnes, soit 14,36% du total importé, selon les chiffres du ministère espagnol de l'Industrie.

En outre, le ministre iranien du Pétrole, Rostam Ghassemi, a déclaré mardi que son pays n'exportait plus de pétrole non plus vers la Grèce.

 

 

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