Le géant européen Altice allonge 17,7G$ pour l'américaine Cablevision

Publié le 17/09/2015 à 06:45

Le géant européen Altice allonge 17,7G$ pour l'américaine Cablevision

Publié le 17/09/2015 à 06:45

Par AFP

Photo: Bloomberg

Le groupe européen Altice met la main sur le câblodistributeur américain Cablevision(NY, CVC) pour un montant le valorisant à hauteur de 17,7 milliards de dollars US, confirmant les ambitions de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi aux États-Unis.

Cette opération, annoncée à l'AFP mercredi soir par une source proche du dossier, a été confirmée par Altice jeudi avant l'ouverture des Bourses européennes. 

Elle marque une étape importante dans la construction de l'empire des télécoms et des médias du milliardaire en faisant du nouvel ensemble le quatrième plus gros câblo-opérateur sur le marché américain.

Patrick Drahi, 52 ans, propose aux actionnaires 34,90$US par action Cablevision, soit plus de 6 dollars de plus qu'à la clôture du titre mercredi soir à Wall Street. Le titre de Cablevision gagne près de 16% à 33,10$US dans les négociations électroniques.

L'opération permettra aussi au magnat de mettre la main sur la société de services Lightpath, le réseau de télévision locale new-yorkais News 12 Networks ainsi que les quotidiens Newsday et amNewYork. 

Les deux dirigeants du groupe, Patrick Drahi et Dexter Goei (directeur général), participeront jeudi à une grand-messe des télécoms à New York.

La transaction, attendue au premier semestre 2016, sera financée par 14,5 milliards de dollars américaines de dette existante et nouvelle assumée par Cablevision, un reliquat de trésorerie disponible chez le câblodistributeur, et 3,3 milliards de dollars en numéraire de la part d'Altice.

Créé en 1973, Cablevision est présent sous sa marque Optimum à New York, dans le New Jersey (est), le Connecticut (est) et dans une partie de la Pennsylvanie (est).

L'an dernier, il a réalisé un chiffre d'affaires de 6,46 milliards de dollars américains pour un bénéfice net de 311,4M$US. Le groupe, dont le siège est basé dans l'Etat de New York, employait plus de 15000 personnes fin 2014.

Les ambitions affichées d'Altice en termes de synergies «vont être accueillies avec scepticisme» sur le marché américain où les coûts liés aux contenus sont généralement plus élevés qu'en Europe, estiment les analystes de Deutsche Bank dans une note. «Mais l'entreprise a fait preuve par le passé de sa capacité à couper dans d'autres dépenses», ajoutent-ils.

D'autres cibles en vue

Altice est déjà un géant européen des télécoms et des médias, avec un portefeuille s'étendant de Numericable-SFR, NextRadioTV (BFMTV et RMC), Libération et L'Express en France à Portugal Telecom en passant par la chaîne d'informations i24news en Israël.

Mais le groupe s'est fixé pour objectif de générer à terme la moitié de ses revenus aux États-Unis contre 15% prévu fin 2015.

Il n'en a donc pas fini avec ses emplettes d'autant que le numéro un américain du câble Comcast a les mains liées du fait de sa taille et que les deux autres mastodontes Charter/Time Warner sont en train de fusionner.

La liste de ses cibles américaines comprend, selon des sources bancaires, Verizon Communications FiOS, les activités du câble et de cuivre de l'opérateur télécoms Verizon, évaluées à environ 34 milliards de dollars par l'analyste Michael Rollins de Citigroup.

M. Drahi, résident fiscal suisse, étudie aussi un rachat de Cox Communications ou Mediacom, selon ces sources.

L'opérateur télécoms T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom, en quête d'un acquéreur, l'a contacté mais il n'a pas donné suite dans l'immédiat, selon des sources proches du dossier. T-Mobile avait rejeté en 2014 les avances d'un autre milliardaire français, Xavier Niel.

Patrick Drahi entend réutiliser aux Etats-Unis les recettes qui ont contribué à sa fulgurante ascension en Europe.

Il exclut à priori d'engager une guerre des prix, mettant plutôt l'accent sur la qualité des services, alors que les consommateurs américains se désabonnent de plus en plus du câble, au profit de services de vidéo en ligne (streaming) comme Netflix, Hulu, Amazon Fire TV, Apple TV... aux tarifs souvent dérisoires par rapport aux  câblo-opérateurs.

Selon les experts, les consommateurs auront besoin dans les prochaines années d'une connexion de qualité au très haut débit fixe (via le wifi) pour ces nouveaux services.

A terme, Altice, créé en 2001 et employant 40000 personnes, pourrait proposer des offres triple play (internet, mobile, télévision) ou quadruple play comme le fait depuis peu AT & T.

Seul hic dans son ascension, sa dette évaluée à environ 45 milliards d'euros avec la dernière transaction, et qui lui vaut les critiques du gouvernement français, pour qui un effondrement du groupe aurait des conséquences graves pour l'économie française.

Le message semble être passé: Patrick Drahi a modifié cet été la structure capitalistique d'Altice, ce qui lui permet de financer des acquisitions via un échange d'actions ou une augmentation de capital sans craindre de perdre le contrôle de son groupe.

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