60 secondes avec David Wolf, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments


Édition du 17 Mai 2014

60 secondes avec David Wolf, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments


Édition du 17 Mai 2014

Par Suzanne Dansereau

«Le dollar canadien doit baisser à 80 cents et rester bas» - David Wolf, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments

David Wolf est l'ancien conseiller en politiques du gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. En mars dernier, il s'est joint à l'équipe de gestion des portefeuilles canadiens de répartition de l'actif de Fidelity, qui s'élèvent à 89 milliards de dollars en fonds communs de placement et en actifs institutionnels au Canada.

Vous affirmez qu'il faut dévaluer le huard canadien, peut-être même sous le seuil des 80 cents américains, et le garder bas. Pourquoi ce remède ?

Voilà 15 ans, l'économie canadienne faisait l'envie de tous. Le déficit avait été réduit dans les années 1990, on avait réussi à contrôler l'inflation, le pays était ouvert au libre-échange et le système bancaire était admiré. On se dirigeait vers un boom des matières premières. Mais après la crise, ces avantages se sont amenuisés. La Banque du Canada a continué de réduire les taux d'intérêt et cela a marché. En fait, trop bien marché. Les niveaux d'endettement des Canadiens se sont envolés, le marché immobilier est devenu surévalué. Il y a maintenant trop de consommation intérieure et pas assez d'exportation. Pas assez d'investissement en capital non plus. Le Canada est maintenant perçu comme un pays trop cher. C'est ce changement de mentalité qu'il faut effectuer en faisant baisser la monnaie canadienne, afin que le Canada redevienne un pays abordable pour y investir des capitaux et favorable aux exportations. Le huard doit être dévalué et rester bas pendant un certain temps. S'il ne baisse pas de lui-même, la Banque peut intervenir en diminuant les taux d'intérêt - et non en les augmentant. À tout le moins, ils doivent rester bas.

Ne craignez-vous pas l'inflation et une baisse de productivité ?

Tous ceux qui ont travaillé à la Banque du Canada ont la phobie de l'inflation. Mais nous nous sommes aperçus que ce scénario ne se produit pas si facilement que cela, à moins que la demande n'augmente de façon draconienne. Au sujet de la productivité, lorsque j'étais à la Banque du Canada, nous avons constaté qu'historiquement, la période où la productivité canadienne a fait le plus de gains, c'était au début des années 2000, tandis que le huard valait 70 cents américains. Et qu'au cours des six dernières années, au moment où le huard montait, la hausse de productivité a été très faible. Augmenter la productivité canadienne est un vrai casse-tête, auquel on n'a pas de réponse facile, malgré de nombreuses tentatives. Mais je ne pense pas qu'une baisse du dollar va empirer les choses. Je m'inquiète davantage de l'impact de la surévaluation de notre monnaie sur la compétitivité du pays.

Depuis votre entrée chez Fidelity Investments, quels changements avez-vous apportés à la répartition des actifs ?

Nous avons déplacé le quart de nos actifs à l'étranger, tout près de la limite de 30 %, parce que nous croyons à la baisse du dollar canadien. Nous allons vers le marché des actions aux États-Unis, que nous considérons comme étant suffisamment attrayant, et vers les pays émergents.

***2,4 % - Depuis le début de l'année, le dollar canadien a perdu 2,4 % de sa valeur par rapport à la devise américaine.
Source : Bloomberg, au 13 mai 2014

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