Le dollar canadien a évolué à un plus bas hebdomadaire face au billet vert américain ce mercredi dès que Stephen Poloz a laissé entendre qu’une baisse des taux directeurs interviendrait tant que les risques baissiers demeurent.

Le huard a clôturé mercredi à 75,42 cents US, en baisse de 1,16 cent. Et pour cause, « les perspectives sont entachées d’une incertitude considérable », a souligné Poloz, en semblant pointer du doigt le prochain président américain.

Cette remarque a suffi à mettre sous pression le huard, déclinant à 0,755 $US, le niveau auquel il évoluait une semaine plus tôt.

Avant la conférence de presse du banquier central, la devise canadienne restait à proximité des 0,765 $US.

« Le marché a compris que même si la Banque du Canada avait revu ses prévisions à la hausse, le gouverneur garde à l’esprit une diminution du taux directeur », expliquait à Reuters l’économiste sénior de Desjardins, Jimmy Jean.

« Cette déclaration au sujet du taux suggère qu’ils ne seront pas d’humeur à le relever cette année », extrapolait pour sa part Andrew Kelvin, stratégiste sénior de TD Securities.

Cela implique un recul de la probabilité d’une hausse de taux à 30%, contre 40 avant l’annonce.

Le repli du dollar américain a été le catalyseur du mouvement du huard cette année, remet en contexte auprès de l'agence Bloomberg Mark McCormick, responsable nord-américain de la stratégie de change à la Banque Toronto-Dominion.

Or, les taux d'intérêt plus élevés, trois interventions en ce sens étant pressenties aux États-Unis, vont relancer le billet vert.

« Le marché a surtout intégré dans ses prix les bonnes choses que pourrait apporter Trump, ent ignorant largement les effets négatifs », a précisé McCormick. « Les politiques de Trump seront plus inflationnistes que favorables à la croissance et le Canada accusera du retard, ce qui entraînera un écart de taux encore plus large ».