Le Brésil mènera une intervention de plus de 50 G $US

Publié le 23/08/2013 à 07:40, mis à jour le 23/08/2013 à 07:50

Le Brésil mènera une intervention de plus de 50 G $US

Publié le 23/08/2013 à 07:40, mis à jour le 23/08/2013 à 07:50

Par AFP

Photo:Bloomberg

La banque centrale du Brésil a annoncé dans la nuit de vendredi qu'elle allait consacrer plus de 50 milliards de dollars jusqu'à la fin de l'année à la défense du réal, attaqué sur les marchés, alors que la croissance du géant latino-américain flanche.

"Avec pour objectif de fournir une couverture de change aux agents économiques et de la liquidité au marché des changes, la banque centrale du Brésil communique qu'elle va commencer, à partir de ce vendredi, un programme d'enchères de +swaps+ de changes et de vente de dollars avec promesse de vente", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Depuis son "point haut" de la fin juillet (2,2571 dollars), le réal brésilien a perdu 8% face au billet vert (pour tomber à 2,4541 dollars).

Le Brésil fait partie, avec la Russie, l'Inde et la Turquie, des principales victimes du mouvement de défiance envers les grands pays émergents apparu depuis quelques jours sur les marchés.

Les investisseurs, souhaitant bénéficier de la remontée des taux d'intérêts aux Etats-Unis, rapatrient désormais massivement les sommes investies dans les pays émergents qui leur semblent présenter des fragilités structurelles.

Pour défendre sa monnaie, le Banco central do Brasil proposera donc au marché 500 millions de dollars par jour les lundi, mardi, mercredi et jeudi, sous forme de "swaps". Le vendredi, la banque centrale organisera des enchères pour vendre (avec promesse de rachat) des lignes de crédit d'une valeur de 1 milliard de dollars.

A raison de 3 milliards de dollars offerts par semaine, la banque centrale consacrerait ainsi quelque 54 milliards de dollars à la défense de sa monnaie nationale.

"Si elle le jugeait approprié, la Banque centrale du Brésil réaliserait des opérations additionnelles", a-t-elle précisé.

Ce programme durera au moins jusqu'à la fin décembre, a-t-elle indiqué.

une croissance moins robuste qu'espéré

L'instauration de cette nouvelle ligne de défense suit de quelques heures l'annonce que la croissance de l'économie brésilienne n'atteindra que 2,5% en 2013 et 4% en 2014.

"Le gouvernement travaille sur ses prévisions pour 2014 et dans le rapport que nous allons publier ce mois-ci, nous allons réviser la croissance pour 2013 qui sera de 2,5%", a indiqué le ministre des Finances, Guido Mantega, lors d'un entretien publié sur le site internet du journal G1 de Globo.

Pour 2014, la prévision de croissance du Produit intérieur brut (PIB) "était de 4,5% et va passer à 4%", a-t-il ajouté.

En décembre 2012, le ministre des Finances avait estimé que la croissance de l'économie brésilienne serait de 4% cette année et l'avait ensuite progressivement réduite pour la ramener, en juillet, à 3%.

Lors d'une précédente interview à la revue Vieja début août, Guido Mantega avait affirmé que le gouvernement était prêt à sacrifier la croissance pour lutter contre l'inflation.

"Le gouvernement ne laissera jamais l'inflation devenir hors de contrôle même si cela signifiait une réduction du taux de croissance", avait-il dit, en ajoutant: "la pire chose pour le Brésil est l'inflation".

La Banque centrale a relevé son taux d'intérêt en juillet pour la troisième fois consécutive pour le porter à 8,5%. Une telle hausse permet de lutter contre la hausse des prix et la fuite des capitaux mais ralentit aussi la consommation et la croissance.

L'inflation est tombée à 6,27% sur douze mois en juillet, restant sous le plafond de 6,5% fixé par le gouvernement.

Une étude d'Union Camere publiée cette semaine montre que la pénurie ne touche pas que les métiers manuels. L'Italie manque aussi d'économistes, de managers, d'ingénieurs, de mathématiciens et de commerciaux, selon cette Union des chambres de commerce, d'industrie et d'agriculture. Pour 12% des postes offerts dans ces secteurs, les candidats sont « introuvables ».

Sur fond de crispations, de polémiques et d'inquiétudes, le Parlement a adopté le 7 août un décret gouvernemental qui va permettre le déblocage de près de 800 millions d'euros pour l'emploi des jeunes.

Une enveloppe qui servira à subventionner le recrutement à durée indéterminée d'actifs ayant entre 15 et 24 ans -- à condition qu'ils n'aient pas travaillé les six mois précédent et qu'ils n'aient pas de diplôme d'enseignement secondaire -- mais aussi la création d'entreprises et les stages.

« Nous avons la possibilité de faire davantage », a affirmé Enrico Giovannini, ministre du Travail, avant un conseil des ministres prévu vendredi, alors que l'économie italienne donne de timides signes de reprise en 2014.

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