La situation économique à l'étranger pourrait affecter la croissance américaine, dit la Fed

Publié le 07/01/2015 à 17:16

La situation économique à l'étranger pourrait affecter la croissance américaine, dit la Fed

Publié le 07/01/2015 à 17:16

Par AFP

La présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen. (Photo: Bloomberg)

Une nouvelle dégradation de la situation économique internationale pourrait avoir un impact sur la croissance aux États-Unis, se sont inquiétés de nombreux responsables de la Réserve fédérale américaine, selon les minutes de la dernière réunion du Comité monétaire de la Fed publiées mercredi.

«De nombreux participants» au Comité de politique monétaire (FOMC) du 17 décembre dernier ont estimé «qu'une détérioration de la situation économique à l'étranger pourrait résulter en une croissance plus faible qu'attendu» aux États-Unis, indique le rapport de la réunion.

«Beaucoup de participants considèrent la situation internationale comme étant un important facteur de risques pour l'activité intérieure (américaine) et l'emploi, surtout si le déclin des prix de l'énergie et la persistance de la faible croissance économique à l'étranger ont un effet négatif sur les marchés financiers», ajoute le rapport.

Globalement, la chute des prix de l'énergie est vue comme un point «positif pour l'activité économique et l'emploi». Mais plusieurs membres de la Fed considèrent déjà que le ralentissement économique à l'étranger va «avoir un effet négatif sur l'activité américaine principalement en réduisant les exportations» en provenance des États-Unis.

Les États-Unis sont une économie moins ouverte sur l'extérieur que ne l'est l'Europe dans le sens où le commerce extérieur représente moins de poids dans l'économie, a expliqué à l'AFP Randall Kroszner, ancien gouverneur de la Fed et professeur à l'University of Chicago Booth School of Business.

Mais «si on considère moins de croissance en Europe, un net ralentissement en Chine, une contraction au Japon et beaucoup moins d'expansion parmi les économies émergentes, cela va conduire à la marge à moins de croissance aux États-Unis», a estimé cet expert.

Les membres de la Fed ont par ailleurs pris acte des «solides gains» intervenus sur le marchés du travail américain avec les fortes créations d'emplois. Mais malgré la hausse de la rémunération horaire moyenne en novembre, la plupart des participants du FOMC «ne voient pas de signe clair d'une accélération des salaires». La plupart des économistes guettent en effet la fin de la stagnation des rémunérations pour signaler que l'inflation - aujourd'hui à 1,2% sur un an, selon l'indice PCE - s'apprête à remonter.

Le Comité monétaire est confiant dans le fait que l'inflation parvienne «à plus long terme» à son objectif de 2%. La hausse des prix devrait néanmoins régresser entre temps «reflétant la réduction des prix de l'énergie et les effets sur les prix à l'importation de l'appréciation du dollar».

Deux membres craignent au contraire que «si le taux de chômage décline plus rapidement, les salaires et les prix accélèrent plus rapidement aussi». 

Lors de cette dernière réunion de l'année 2014, les membres du FOMC s'étaient montrés divisés sur le message d'orientation monétaire.

Le Comité a affirmé que la Fed serait «patiente», un langage censé être «plus flexible pour ajuster la politique vis-à-vis de l'apparition des données économiques», selon les minutes.

La Fed a dans le même temps rappelé que cette «patience» était «cohérente» avec la formule utilisée jusqu'ici qui indiquait que la banque centrale était prête à attendre «une période considérable» avant une première hausse des taux.

Trois membres du Comité ont voté contre, deux parce qu'ils estiment que la Fed affiche trop de patience, un autre parce qu'au contraire, elle n'en montre pas assez. 

Une majorité de participants estiment, comme l'avait indiqué la présidente de la Fed Janet Yellen lors d'une conférence de presse le 17 décembre, que cette «patience» est synonyme d'un statu-quo sur les taux d'intérêt «au moins au cours des deux prochaines réunions». Celles-ci ont lieu en janvier et en mars, ce qui suggère qu'une éventuelle première hausse des taux n'interviendra pas avant la réunion du 28-29 avril.

Les taux d'intérêt au jour le jour sont gardés proches de zéro depuis fin 2008.

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