Après avoir grimpé considérablement en début de séance, le dollar canadien a finalement terminé la journée en territoire négatif en lien avec la perte de vigueur de la progression du prix de l'once d'or.
Le dollar canadien gagnait 0,35 cent à 93,14 cents américains en fin de matinée. Un sommet depuis le 4 août, quant le huard avait touché 94 cents américains. Cela n'a pas empêché la devise canadienne de clôturer la journée en recul de 0,1 cent à 92,69 cents américains.
«Après avoir touché 1 007,70 dollars américains en cours de journée, l'or a terminé la séance à 996 dollars américains et le dollar canadien a suivi le repli», analyse Luc Girard, directeur groupe conseil en portefeuilles chez Valeurs mobilières Desjardins.
Le huard sous surveillance
«L’or a franchi la barre psychologique des 1000 dollars américains et le pétrole a rebondi au-dessus des 71 dollars américains. Tout cela a alimenté, en matinée, les devises associées aux ressources naturelles, comme le dollar canadien, au détriment de la devise américaine», soutient Stéphanie Larivière, directrice, gestion de risques pour entreprises à la Banque Nationale.
Les devises australiennes et néo-zélandaises, l’euro et la livre sterling étaient également en hausse.
François Bélanger, directeur, marché de change chez BMO Marchés des capitaux, ajoute que le déclin de la devise américaine est alimenté par une émission de 250 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), survenue le 28 août, afin de renforcer la liquidité mondiale. «La Chine a souscrit l’équivalent de 50 milliards de dollars à cette émission spéciale de certificats de titres en dépôts (Special depositary receipt ou SDR) et a annoncé qu’elle allait rembourser en devise locale. Cela vient affaiblir le dollar américain dans son rôle de devise de réserve», dit-il.
Selon M. Bélanger, il serait surprenant que l’on constate une baisse de la demande pour les matières premières au cours des prochaines années. «Nous attendions une relance des prix des ressources naturelles et c’est ce qui se produit en ce moment», dit-il.
Stéphanie Larivière estime que la prochaine étape pour le dollar canadien, c’est le niveau «technique» de 94 cents américains: «Si nous devions franchir ce cap, cela pourrait signifier un rebond encore plus prononcé du huard», dit-elle.
Cette dernière ajoute qu’il faudra surveiller attentivement la prochaine réunion de la Banque du Canada, qui aura lieu jeudi. Cette réunion sera l’occasion pour la Banque de dévoiler son point de vue sur l’état de l’économie canadienne.
La Banque du Canada a promis de garder son taux directeur entre 0 et 0,25% jusqu’à juin 2010. Toutefois, Mme Larivière estime qu’une surchauffe de l’économie liée aux ressources naturelles pourrait forcer la Banque du Canada à «modifier» cette promesse.
