La Fed trop pessimiste

Publié le 12/06/2014 à 10:39

La Fed trop pessimiste

Publié le 12/06/2014 à 10:39

Par Jean Gagnon

La présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen. (Photo: Bloomberg)

Parce qu’elle sous-estime la robustesse de l’économie américaine, la Réserve fédérale (Fed) maintient les taux d’intérêt à zéro. Il s’agit là d’une grave erreur qui risque de nous conduire à une nouvelle crise financière.

C’est du moins l’opinion de Joseph Lavorgna, économiste en chef pour les États-Unis à la Deutsche Bank. « L’économie américaine s’améliore beaucoup plus rapidement que la Fed semble voir », confiait-il hier à Rex Nutting, éditeur chez MarketWatch, une division du Wall Street Journal.

Au rythme actuel, plus d’emplois seront créés cette année que durant chaque année depuis 1999, estime-t-il. Dans 6 mois, le taux de chômage sera en bas de 6 % et le taux d’inflation sera de 2 %. Le taux de chômage atteindra 5,2 % à 5,4 % un an plus tôt que ce que la Fed prévoit. « La Fed est en retard sur les événements et elle devrait augmenter les taux d’intérêt maintenant », ajoute-t-il.

À titre de prévisionniste, nul ne doute que M. Lavorgna mérite d’être pris au sérieux. Il vient tout juste avec un de ses collègues de remporter le titre de prévisionniste du mois de mai de MarketWatch dans un concours réunissant 46 autres groupes de prévisionnistes.

S’il avait siégé à la Fed, il aurait commencé à augmenter les taux d’intérêt depuis quelques années déjà. Selon lui, des taux d’intérêt aussi bas n’apportent rien de bon à l’économie. « Ce n’est pas le coût de l’argent qui importe, mais la disponibilité du crédit », dit-il.

Des taux d’intérêt trop bas sont susceptibles de créer des excès. On ne peut pas actuellement identifier les prochaines bulles. Mais lorsque les taux d’intérêt monteront, elles apparaitront, selon l’économiste de la Deutsche Bank. « C’est le moment de contrôler ces bulles en formation avant qu’elles ne deviennent trop grosses », dit-il.

Une préoccupation sans plus

L’idée que la Fed aurait dû déjà commencer à augmenter les taux d’intérêt ne fait évidemment pas l’unanimité. D’abord, la Fed n’est pas si pessimiste quant aux perspectives économiques, estime Mathieu D’Anjou, économiste chez Desjardins. « De fait, elle a dû réviser à la baisse à quelques reprises au cours des derniers trimestres ses prévisions quant à la croissance de PIB », dit-il.

La préoccupation se situe plutôt dans le message que la Fed véhicule, soit que les taux vont demeurer bas longtemps. Cela peut entrainer une certaine complaisance chez les agents économiques. « Mais ce n’est là qu’une préoccupation », dit M. D’Anjou.

Le risque est à plus long terme. Une trop grande complaisance pourrait causer le retour des prêts risqués qui ont causé la crise de 2007-2008. « Mais nous sommes très loin de là », soutient l’économiste de Desjardins.

 

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