La Fed a la flexibilité nécessaire pour attendre de remonter ses taux, dit le FMI

Publié le 03/09/2015 à 11:50, mis à jour le 03/09/2015 à 14:35

La Fed a la flexibilité nécessaire pour attendre de remonter ses taux, dit le FMI

Publié le 03/09/2015 à 11:50, mis à jour le 03/09/2015 à 14:35

Par AFP

Janet Yellen a la flexibilité pour ne pas relever le taux directeur de la Fed le 16 septembre, dit le FMI. (Photo: Bloomberg)

Les pressions montent sur la Banque centrale américaine (Fed) pour la pousser à attendre avant de remonter ses taux d'intérêt alors que l'essoufflement de la croissance en Chine fait craindre un ralentissement de l'économie mondiale.

Le FMI s'est joint au concert jeudi en affirmant que la Fed pouvait attendre alors qu'elle pourrait entamer le resserrement du crédit dès sa prochaine réunion les 16 et 17 septembre.

«Notre opinion est qu'elle a la flexibilité nécessaire pour attendre», a déclaré un porte-parole du Fonds monétaire international, William Murray, lors d'un point de presse.

«Du fait que l'inflation et les pressions sur les salaires restent absentes et que l'écart de production (par rapport aux capacités, ndlr) est encore important, nous continuons de penser que la Fed peut se permettre de garder ses taux d'intérêt bas jusqu'à ce qu'il y ait des signes plus tangibles d'inflation par les prix et les salaires que ceux qui se manifestent actuellement», a-t-il estimé.

Il a qualifié la situation économique mondiale de 'difficile' (bumpy) et ajouté que «les récents événements n'ont pas changé notre opinion que la Fed doit procéder graduellement avec ses hausses prévues de taux d'intérêt».

Depuis la décision de la Banque centrale de Chine de dévaluer le yuan à la mi-août, les marchés financiers sont atteints par une forte volatilité et les inquiétudes grandissent sur les conséquences du ralentissement de la deuxième économie mondiale. 

Ces thèmes feront l'objet des discussions des ministres des Finances du G20 qui se réunissent à partir de vendredi et samedi à Ankara. 

Le même FMI a estimé, dans un document préparé pour cette rencontre, que le ralentissement chinois, même s'il était attendu, a un impact plus grand que prévu sur l'économie mondiale avec, en particulier, une forte baisse des prix des matières premières et une volatilité des marchés financiers.

Les taux de la banque centrale américaine sont proches de zéro depuis la fin 2008 et les marchés financiers s'attendent à ce qu'elle commence à les remonter prochainement face à la bonne santé de l'économie américaine, la première au monde.

En juin déjà, avant même l'impact de la Chine, le FMI avait prévenu que le relèvement des taux américains pourrait provoquer une volatilité importante.

Il avait conseillé à la Fed de patienter jusqu'au début 2016 pour commencer à normaliser sa politique monétaire.

Fuite de capitaux 

Relever les taux trop vite pourrait «susciter un resserrement des conditions financières plus vif que prévu ou bien causer un accès d'instabilité financière faisant caler l'économie», avait averti l'institution. Elle avait aussi mis en garde contre une fuite rapide de capitaux se déplaçant des pays émergents vers des investissements en dollars, plus rémunérateurs.

Cette fuite des capitaux placés dans les pays émergents a déjà eu lieu, à en croire les chiffres de l'Institut de la Finance internationale (IIF) publiés la semaine dernière. Ils se sont taris en août avec un mouvement de retraits particulièrement importants le 24 août, jour où les Bourses mondiales avaient fortement chuté.

Il est vrai que l'inflation est actuellement très basse aux États-Unis. Sur un an, elle atteint 0,3% et 1,2% sans tenir compte des prix de l'énergie et de l'alimentation, la mesure favorisée par la Fed.

Celle-ci a dans son mandat deux objectifs: Le contrôle de l'inflation et le chômage. Si ce dernier est historiquement très bas - il pourrait tomber à 5,2% dans les chiffres qui seront annoncés vendredi - la faible inflation lui laisse la marge de manoeuvre qu'indique le FMI alors que la Fed se fixe un objectif annuel de hausse des prix de l'ordre de 2%.

Les déclarations de membres de la Fed ces derniers jours sont assez contradictoires. Certains semblent vouloir patienter mais d'autres, comme son vice-président Stanley Fischer, soulignent qu'ils n'attendront pas que l'inflation revienne à 2% pour resserrer le crédit. 

La manière dont la Fed préparera les marchés à sa décision apparaît pourtant comme essentielle pour éviter d'ajouter à la volatilité actuelle. 

«Nous pensons que la manière dont communique la Fed est essentielle pour que les pays dans le monde puissent s'adapter», a prévenu le porte-parole du FMI jeudi

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