La famille Molson a d'abord refusé d'acheter le CH

Publié le 27/04/2018 à 06:24

La famille Molson a d'abord refusé d'acheter le CH

Publié le 27/04/2018 à 06:24

Eric Molson, à droite, en compagnie de ses fils Andrew et Geoff

Avant de lancer une enchère pour la vente du Canadien de Montréal, George Gillett l'a dans un premier temps offert à la famille Molson, qui a décliné.

C'est ce que raconte l'auteure Helen Antoniou, dans une biographie qui vient de paraître sur Eric Molson, qui fut pendant près de 20 ans, président du conseil d'administration de Molson.

Le 23 mars 2009, aux prises avec une crise de liquidités, le propriétaire du CH annonce officiellement par voie de communiqué qu'il a retenu les services de BMO Marchés des capitaux pour la mise en vente du Tricolore.

Dans la semaine précédente, Gillett a cependant abordé Geoff Molson, le fils d'Eric, après une réunion du conseil d'administration du CH. M. Molson y siége, à titre de représentant de Molson Coors, actionnaire de l'équipe à près de 20%. "Écoute Geoff, je respecte ta famille au plus haut point. Vous êtes les meilleurs, selon moi. C'est pourquoi j'aimerais vous donner la chance d'acheter l'équipe avant que je lance l'appel d'offres", aurait-il déclaré.

Le lendemain matin, Geoff Molson rencontre son père Eric et son frère Andrew (président du conseil de la firme de relation publique National, et époux de la biographe) pour leur exposer la situation.

«Tu es fou, Geoff. Oublie ça. Tu ne veux pas investir dans quelque chose qui a des cycles de hauts et de bas comme ça», aurait dit le patriarche, en mimant des montagnes russes. «Quand tu gagnes la coupe Stanley, tu fais de l'argent, mais si tu ne te rends pas aux séries, tu tombes au fond du trou. Tu n'en veux pas comme investissement.»

L'auteur raconte que Geoff Molson a alors indiqué à George Gillett que la famille n'était pas intéressée.

Incapable de se résigner à laisser passer l'affaire, Geoff Molson invitera cependant un peu plus tard de nouveau son père et son frère à une nouvelle rencontre, au restaurant Eggspectation, à l'angle de la rue de la Montagne et du boulevard De Maisonneuve.

C'est là que la famille décidera de revenir sur sa décision. «Je pense qu'on peut le faire avec des partenaires, mais pas sans ta permission papa, et je ne peux pas le faire sans que ça devienne public», aurait dit Geoff Molson, en dessinant un diagramme où la famille obtenait une participation de 20%, Molson Coors conservant son intérêt de 20% et le reste du financement provenant de partenaires.

Les frères Molson déposèrent leur offre le 10 juin 2009. Le lendemain, Serge Savard retira sa candidature par déférence pour la famille.

Le 20 juin, George Gillett et Geoff Molson échangèrent une poignée de main, damant le pion à Québecor, et quelques autres groupes intéressés.

À lire également: Le jour où le conseil d'administration de Molson a implosé

La biographie permet d'apprendre que la famille comptait sur le soutien de Molson Coors, mais que l'entreprise décida finalement de ne pas participer à l'acquisition et de vendre sa participation. Les motifs du retrait ne sont pas explicités.

Le livre ne détaille pas non plus le montage financier final de la transaction. On sait que Luc Bertrand, un ancien de la Banque Nationale et de la Bourse de Montréal, de même que le Fonds de solidarité, sont au nombre des actionnaires. Les participations des autres partenaires rapportés par les médias (Woodbridge, BCE, Michael Andlauer, et la Banque Nationale) ne sont pas confirmées, et encore moins détaillées.

Réputé être de 575 M$ US, le montant de la transaction n'est pas non plus précisé.

La biographie dit cependant que l'investissement s'est avéré judicieux. Elle cite le magazine Forbes. En 2009, celui-ci évaluait l'équipe de hockey à 334 M$ US. Six ans plus tard, il la classait au deuxième rang de la LNH, à 1,175 G$ US.

Le livre raconte également comment en 2000, la famille en est venue à la décision de vendre l'équipe et les péripéties qui menèrent à sa vente à George Gillett. On y apprend que le congédiement de Ronald Corey a été déchirant; que Pierre Boivin s'était fait promettre par tous que le club ne serait jamais vendu avant d'accepter l'emploi de président de l'équipe; qu'il ne s'entendait pas bien avec le chef de direction Dan O'Neill; que le club avait initialement été vendu à un autre que Gillett, mais que l'acheteur fit défaut sur l'acompte qui était convenu.

L'entente avec Gillett survint en quelques heures seulement. En vacances au Colorado, Dan O'Neill présenta une lettre d'intention à l'homme d'affaires. Il la lu, lui apporta quelques modifications. Et une poignée de main fut échangée.

Robert Coallier, à l'époque chef des services financiers de Molson, raconte : «Dan m'a téléphoné la veille du jour de l'An, alors que j'étais au chalet, pour me demander quand je pourrais me rendre à Vail (au Colorado). Quand je lui ai rappelé que nous étions le 31 décembre, il a répliqué:

-Demain, ça ira.»

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