Photo : Bloomberg
L'économie canadienne est revenue à la vie au troisième trimestre, après avoir affiché au printemps un recul qui semble avoir été essentiellement causé par des facteurs temporaires.
Le produit intérieur brut réel du pays s'est accru de 3,5 pour cent au cours du trimestre de juillet à septembre, un meilleur résultat que celui attendu, qui vient renverser la contraction de 0,5 pour cent du deuxième trimestre.
"Même si la croissance trimestrielle est plus importante que celle de trois pour cent que nous avions prévu, le principe général d'un rebond de l'activité était évident dans les données", a indiqué David Tulk, stratège économique chez Valeurs mobilières TD, dans une note à ses clients.
Statistique Canada a en outre noté que le produit intérieur brut réel des États-Unis avait crû de deux pour cent au cours de la même période.
Les exportations nettes ont donné un gros coup de main en progressant de 15 pour cent en données annualisées au cours du troisième trimestre, une indication que les fabricants ont augmenté leur production à la suite des interruptions dans l'approvisionnement ce printemps, après le tsunami japonais.
Aussi récemment que le mois dernier, la Banque du Canada estimait que la croissance serait de deux pour cent au troisième trimestre, en raison de la faiblesse économique mondiale et de la baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs qui a suivi les problèmes des marchés financiers en août.
Cependant, le gouverneur de la banque centrale, Mark Carney, avait depuis déclaré que les indicateurs économiques s'affichaient en meilleure forme que prévu.
Des analystes ont averti mercredi de ne pas surestimer la vigueur de l'économie canadienne. Tout comme au deuxième trimestre, le troisième a été influencé par des facteurs temporaires qui ne seront pas soutenus, ont-ils fait valoir.
"Je ne partage pas l'euphorie qui se répand avec la publication de ce rapport", a affirmé Derek Holt, vice-président des études économiques à la Banque Scotia.
"La croissance reposait de façon très étroite quasiment exclusivement sur l'aide au commerce, ce qui en fait un gain de nature temporaire, à mon avis. Bien qu'une croissance soit toujours probable pour le quatrième trimestre et plus tard, elle se déroulera vraisemblablement à un rythme beaucoup plus lent."
L'analyste Emanuella Enenajor, de la Banque CIBC, a noté que la progression de septembre était plus faible que prévu à 0,2 pour cent par rapport au mois d'août, ce qui pave la voie à une croissance moins fulgurante pour le quatrième trimestre.
Malgré tout, la plupart des économistes s'attendent à ce que les trois derniers mois de 2011 engendrent une croissance deux fois plus importante que celle de 0,8 pour cent attendue par la Banque du Canada.
En excluant les exportations, le troisième trimestre a été moins vigoureux.
Les dépenses des consommateurs pour des biens et services ont grimpé de 0,3 pour cent, soit un peu moins que leur gain de 0,5 pour cent du deuxième trimestre. Les dépenses des gouvernements pour des biens et services ont avancé de 0,2 pour cent. Les investissements dans le secteur de l'habitation se sont accrus de 2,6 pour cent, comparativement à 0,4 pour cent au deuxième trimestre.
Cependant, les investissements des entreprises dans leurs installations et leurs équipements ont reculé de 0,9 pour cent, ce qui constitue leur premier déclin depuis 2009.
Tant les industries productrices de biens que celles qui produisent des services ont crû au troisième trimestre, de 1,4 pour cent et 0,6 pour cent respectivement.
Le secteur de l'énergie a affiché la hausse la plus notable, suivi de ceux de la fabrication, de la construction, du commerce de gros et du transport.
