La chute du pétrole ne produit pas les effets positifs attendus

Publié le 24/08/2015 à 12:26

La chute du pétrole ne produit pas les effets positifs attendus

Publié le 24/08/2015 à 12:26

Par AFP

Au plus bas depuis 2009, le pétrole tombait lundi nettement sous la barre psychologique des 40 dollars à New York mais la baisse des cours ne semblait pas produire les effets favorables attendus sur l'économie mondiale.

Vers 11H35 GMT, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,94 dollar à 38,51 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). S'il termine sous les 40 dollars, ce sera une première pour un contrat de référence depuis février 2009.

Entamée début juillet, la rechute des cours pétroliers, et plus largement des matières premières, a été l'une des premières conséquences profondes de la débâcle des Bourses chinoises, qui gagne désormais les marchés d'actions, en forte baisse en Europe comme aux Etats-Unis.

Le marché pétrolier souffrirait de façon «énorme» si le ralentissement chinois se confirmait, juge Fred Lawrence, vice-président des affaires internationales et économiques à l'Independant Petroleum Association of America, une organisation de producteurs américains de pétrole et de gaz.

Entre juin 2014 et mars dernier, les cours pétroliers étaient passés de plus de 100 dollars le baril à New York à moins de 45 dollars, en partie à cause du maintien par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) d'une production élevée malgré la baisse des prix.

Le marché s'est redressé en avril et s'est maintenu autour de 60 dollars le baril jusqu'en juin, avant de retomber. Cette rechute a largement accompagnée la débâcle des Bourses chinoises, la place shanghaïenne perdant plus de 30% pendant l'été et chutant encore de quelque 8,5% lundi.

Plus profondément, en dévaluant le yuan au mois d'août, la banque centrale chinoise a attisé les craintes d'un ralentissement majeur de l'économie, susceptible de peser sur la demande du deuxième consommateur mondial de pétrole après les Etats-Unis.

Matt Smith, du cabinet d'analyse ClipperData, évoquait un «cercle vicieux». «Les Bourses comme les marchés des matières premières sont mis à mal, car les craintes se nourrissent d'elles-mêmes et les baisses entraînent de nouvelles baisses», a-t-il souligné.

Les inquiétudes sur la Chine sont venues mettre à mal l'hypothèse optimiste, défendue par les observateurs pariant sur un rebond du marché, que le bas niveau des prix contribuerait à relancer la demande mondiale.

«L'ambiance est plutôt à la déprime, vu que tout le monde est en train d'abaisser ses prévisions pour l'an prochain et de repousser à 2017 la perspective d'une reprise», a reconnu M. Lawrence. 

«Pompage musclé»

Certains analystes persistent néanmoins dans l'optimisme, comme David Pursell, l'un des responsables de Tudor, Pickering, Holt & Co, banque texane d'investissement dans l'énergie, qui prévoit un rebond au-dessus de 80 dollars le baril au second semestre de 2016.

«L'offre n'est pas si excessive qu'on le pense», a-t-il jugé.

Pourtant, le marché n'a pour le moment obtenu aucun soulagement sur ce plan, au moment où l'offre de pétrole «continue de croître à toute allure» depuis le début de l'année, comme l'a souligné l'Agence internationale de l'Energie (AIE) dans son rapport d'août, en pointant «le pompage musclé» de l'Arabie Saoudite et d'autres membres de l'Opep.

L'AIE a estimé que les acteurs de l'industrie pétrolière se faisaient à l'idée que les prix resteraient longtemps à un bas niveau, mais s'est demandée dans quelle mesure cette situation durerait.

En matière de production, la chute du marché n'a eu qu'un effet limité sur l'industrie du pétrole, même si le décompte des puits de pétrole en activité aux Etats-Unis a baissé de plus de 1.000 unités en un an, d'après le groupe privé Baker Hughes.

«Le rebond printanier des cours s'est annulé lui-même», a conclu la banque Goldman Sachs. «Non seulement, les marchés de capitaux se sont rouverts (au pétrole) face à la hausse des prix, mais les producteurs ont remis en activité des puits et ont continué à ne pas assez se couvrir. L'industrie n'a tout simplement pas assez souffert pour générer assez d'inquiétudes financières pour faire changer les choses.»

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