«Des risques sérieux»
«La vente de sociétés canadiennes à des intérêts étrangers a été l'une des questions les plus chaudement débattues au cours de l'année écoulée, dit M. Knibutat. Nous sommes tout à fait conscients que certains actifs au Canada ont une très grande importance stratégique, mais dans l'ensemble nous constatons que les opérations de fusion-acquisition ont contribué à la croissance, et non à la disparition, des entreprises d’ici.»
Ce point de vue n’est pas partagé par tout le monde. C’est que certains craignent que le gouvernement chinois ne s’immisce ainsi dans l’économie canadienne, nombre d’investisseurs étant des sociétés contrôlées par l’État. «Toute acquisition par un conglomérat chinois représente des risques sérieux, car on sait que l’État est derrière l’opération et vise à servir ses propres intérêts», a déclaré la direction du Conference Board du Canada, lors de la tentative d’acquisition en 2010 de Potash par BHP Billiton et autres compagnies chinoises.
«Accrochez votre ceinture en 2011!»
Maintenant, à quoi s’attendre à court terme? L’appétit des Chinois pour les entreprises canadiennes va-t-il aller grandissant? Pour PwC, cela ne fait aucun doute, il conseille même «d’accrocher sa ceinture en 2011»…
De fait, la China Investment Corporation (CIC) est sur le point d’ouvrir un bureau permanent à Toronto, le premier hors de Chine. «Toronto a été choisie parce qu’elle est un centre financier incontournable et parce que la CIC est fermement convaincue qu’il y a des affaires intéressantes à faire au Canada», a récemment déclaré David Emerson, ex-ministre canadien des Affaires étrangères et du Commerce ainsi que conseiller à l’international de la CIC.
PwC connaît déjà les secteurs qui vont susciter son intérêt : l’énergie, les matières premières et la finance. Ceux-ci ont représenté, en effet, 61% des opérations de fusion-acquisition menées par la Chine au Canada l’an dernier. «Les activités de fusion-acquisition au Canada devraient demeurer supérieures à la tendance mondiale en 2011, en raison de l'abondance de capitaux sur le marché, de la fermeté du dollar et du leadership canadien dans les secteurs les plus intéressants», indique le rapport.