Guerre commerciale: La Chine durcit le ton

Publié le 03/08/2018 à 10:57

Guerre commerciale: La Chine durcit le ton

Publié le 03/08/2018 à 10:57

Par AFP

[Photo: 123rf.com]

La Chine s’est dite vendredi prête à imposer de nouveaux droits de douane sur des importations de biens américains représentant 60 milliards de dollars américains, alors que Washington accroît la pression sur Pékin au risque d’une escalade du conflit commercial entre les deux puissances.

Selon le ministère chinois du Commerce, il s’agit de représailles élaborées en réaction à la récente menace de la Maison-Blanche de relever de 10 % à 25 % les tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine.

Pékin avait aussitôt crié au « chantage ».

« La date d’application de ces nouvelles surtaxes douanières par le géant asiatique est suspendue aux actions des États-Unis », a précisé le ministère dans un communiqué.

La Chine se réserve par ailleurs le droit d’adopter « d’autres contre-mesures », ajoute le texte, avant de marteler : « Toute menace ou tout chantage unilatéral ne feront qu’exacerber les différends et nuire aux intérêts de chaque partie ».

Cette menace de représailles intervient alors que le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a exhorté les États-Unis à « garder la tête froide » et à négocier « sur un pied d’égalité ».

M. Wang a par ailleurs rencontré vendredi à Singapour le secrétaire d’État américain Mike Pompeo, en marge du forum de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

De fait, le régime communiste ne ferme pas la porte à une reprise des pourparlers, mais seul « le dialogue, sur la base du respect mutuel, de l’égalité et des bénéfices communs, est une voie efficace pour résoudre nos différends commerciaux », souligne le ministère du Commerce.

Comportement préjudiciable

La Maison-Blanche accuse la Chine de pratiques « déloyales » et de « vol de propriété intellectuelle », exigeant que le pays réduise de 200 milliards de dollars son excédent commercial annuel avec les États-Unis et d’ouvrir davantage son marché aux firmes américaines.

Depuis fin mars, Washington inflige déjà des tarifs douaniers supplémentaires de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium chinois.

Et le 6 juillet, des surtaxes douanières américaines sur 34 milliards de dollars d’importations de biens chinois ont été imposées. Pékin a aussitôt répliqué en taxant le même montant d’importations en provenance des États-Unis.

Mais Washington a, une semaine plus tard, tiré une nouvelle salve en dressant une liste supplémentaire de produits chinois importés d’un montant de 200 milliards de dollars par an, qu’ils menacent de taxer dès septembre...

Ce répertoire hétéroclite comprenait poissons et fruits de mer, pneus, articles en cuir, bois, papier ou encore des composants chimiques.

Ce sont les tarifs douaniers sur ces produits que Washington envisage désormais de relever drastiquement, jusqu’à 25 %, selon des déclarations mercredi du représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer.

Selon lui, il s’agit avant tout d’ « une option supplémentaire pour encourager Pékin à changer sa politique et son comportement préjudiciables ».

Défendre la dignité

Pour le régime communiste, la responsabilité de l’escalade est imputable aux États-Unis.

« C’est parce que les Américains n’ont eu de cesse d’aggraver toujours davantage la situation, au mépris des intérêts des entreprises et consommateurs des deux pays, que la Chine s’est vue forcée d’adopter des contre-mesures », soulignait vendredi le communiqué du ministère du Commerce.

Ces représailles étaient « nécessaires (...) pour défendre la dignité du pays et les intérêts de son peuple, préserver le libre-échange et le système multilatéral, et protéger les intérêts de tous les pays du globe », ajoutait-il.

Pour autant, la stratégie du « dent pour dent » sur les droits de douane pourrait trouver ses limites, la Chine important presque quatre fois moins qu’elle n’exporte vers les États-Unis...

De fait, les surtaxes chinoises envisagées sur 60 milliards de dollars de biens américains sont très en deçà du montant de 200 milliards de dollars de biens chinois que vise Washington.

Mais ce sont les États-Unis qui pourraient pâtir le plus durement au total des contrecoups économiques de la guerre commerciale.

Pour Fred Bergsten, directeur du Peterson Institute for International Economics, la Chine a la capacité d’absorber les chocs plus facilement que la première économie mondiale.

« Les Chinois peuvent accroître leurs politiques de relance, leurs dépenses budgétaires, les prêts bancaires, ils peuvent mitiger (les effets négatifs) bien mieux » que les États-Unis, a-t-il déclaré sur la chaîne CNBC.

Pékin a d’ores et déjà promis la semaine dernière « une politique budgétaire plus active » pour stimuler l’activité.

 

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