La Caisse risque de perdre plus de 100M$

Publié le 18/07/2017 à 12:00, mis à jour le 26/07/2017 à 11:58

La Caisse risque de perdre plus de 100M$

Publié le 18/07/2017 à 12:00, mis à jour le 26/07/2017 à 11:58

Par François Remy

La déconvenue financière d’un fonds privé de Houston entraîne dans sa chute la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Enervest disait jouir d'une «solide réputation» en offrant des «rendements constants aux investisseurs». Ce fonds de placement privé, pesant 2 milliards de dollars américains, avait misé sur les énergies fossiles en 2013 lorsque le baril de pétrole s’échangeait à plus du double du cours actuel. Afin de muscler sa position, cette société américaine avait emprunté 1,3G$US auprès d’investisseurs institutionnels de premier rang mondial, tels que des organismes de bienfaisance, des universités d'État ou encore la Caisse de dépôt.

La participation du gestionnaire d’actifs québécois oscillerait entre 100 et 150M$US, selon les dernières données de 2016. À relativiser évidemment par rapport à l'actif net de 270 milliards de la Caisse.

Seulement voilà, le Wall Street Journal rapporte qu’Enervest sera incapable d’honorer ses emprunts. «Nous ne sommes pas fiers du résultat», confie le cofondateur au WSJ. Des prêteurs auraient déjà pris acte de la disparition des montants investis, indique d'ailleurs le journal financier.

La perte quasi-totale de la valeur d’investissement accusée par Enervest serait une première dans l’histoire des fonds privés pesant plus d’un milliard de dollars américains.

Les investisseurs rechignent naturellement à débattre publiquement de cette situation, même si leur responsabilité peut paraître assez limitée. Sans compter qu’il est fort possible que ces institutionnels aient vendu leurs participations en sentant le vent tourner sur les marchés pétroliers. Accentuant probablement aussi les malheurs financiers d’Enervest.

Interpellée par Les Affaires, la Caisse de dépôt préfère «ne pas faire de commentaire sur ce dossier». Difficile dès lors d'infirmer qu'il s'agissait d'une prise de risque disproportionnée ou de confirmer l'étendue des dégâts pour le créancier québécois.

En évitant tout catastrophisme, le cas d’Enervest rappelle que l’infortune de certains producteurs de gaz et pétrole pourrait affaiblir d’autres fonds et avoir des retombées en cascade sur d’autres institutions financières régionales.

 

 

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