La Banque du Canada réduit son taux directeur

Publié le 15/07/2015 à 09:35

La Banque du Canada réduit son taux directeur

Publié le 15/07/2015 à 09:35

Par François Normand

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz. (source photo: Bloomberg)

S'inquiétant d'une possible récession technique et des pressions désinflationnistes, la Banque du Canada a réduit ce matin son taux directeur de 25 points de base, pour le faire passer de 0,75 % à 0,50 %. Il s'agit d'une deuxième baisse consécutive cette année.

En conférence de presse, le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, a reconnu qu'il était probable que l'économie canadienne connaisse une contraction au premier semestre de 2015, principalement en raison des difficultés du secteur de l'énergie dans l'Ouest du Canada, dans la foulée de la chute du prix du baril de pétrole depuis un an.

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Stephen Poloz demeure néanmoins confiant pour le second semestre de 2015, notamment en raison des secteurs économiques hors des ressources, comme le secteur manufacturier, concentrés en Ontario et au Québec, qui devraient bénéficier de la baisse du prix de l'énergie.

Dans son communiqué publié ce matin à 10h00, la Banque du Canada indique qu'elle a revu «nettement à la baisse» son estimation de la croissance au Canada pour l'ensemble de 2015 par rapport à sa projection d’avril.

«Cette révision s’explique par les réductions supplémentaires des plans d’investissement des entreprises dans le secteur de l’énergie, ainsi que par le niveau plus faible que prévu des exportations de produits de base non énergétiques et de biens hors produits de base», souligne la Banque du Canada.

La banque centrale estime maintenant que le PIB réel s’est modestement contracté au premier semestre de l’année (ce qui signifierait une récession technique), ce qui s’est traduit par une augmentation de la marge de capacités excédentaires et par des pressions baissières additionnelles sur l’inflation.

La Banque du Canada s’attend maintenant à ce que la croissance économique reprenne au troisième trimestre et recommence à dépasser celle de la production potentielle au quatrième trimestre, sous l’impulsion des secteurs hors ressources de l’économie canadienne.

«La Banque prévoit maintenant que le PIB réel au Canada croîtra d’un peu plus de 1 % en 2015 et d’environ 2 1/2 % en 2016 et en 2017», écrit l'institution dans son communiqué.

Mathieu D'Anjou, économiste principal au Mouvement Desjardins, estime que la Banque du Canada n'avait pas vraiment le choix de réduire son taux directeur compte tenu de la conjoncture économique au pays.

«Elle était consciente qu'on s'en allait vers une récession technique. Elle était obligée d'agir», dit-il.

Il va sans dire que la baisse du taux directeur donnera un coup de pouce à l'économie canadienne, et devrait aussi stimuler l'inflation.

Les entreprises et les particuliers verront leurs coûts d'emprunt diminuer, ce qui favorisera l'investissement, mais aussi par ricochet l'endettement des Canadiens.

La Banque TD a d'ailleurs été la première institution financière d'importance au pays à réduire ses taux d'intérêt.

La diminution du taux directeur exercera aussi une pression à la baisse sur le dollar canadien par rapport à la devise américaine, ce qui favorisera les exportations des entreprises canadiennes.

Le huard a d'ailleurs perdu rapidement un cent pour tomber à 77,5 cents US après l'annonce de la Banque du Canada.

En revanche, un huard plus bas fera augmenter les coûts d'importation.

La décision de la Banque du Canada survient alors que la croissance de l’économie mondiale a fléchi au début de 2015, principalement aux États-Unis et en Chine.

La banque centrale reste toutefois optimiste pour le marché américain.

«Des indicateurs récents laissent entrevoir un regain de vigueur de l’économie américaine au second semestre de cette année, et la croissance devrait être solide tout au long de la période de projection», écrit la Banque du Canada.

Celle-ci demeure toutefois prudente en ce qui a trait à la conjoncture économique en Chine, qui a connu une sévère correction boursière depuis la mi-juin.

«En Chine, par contre, l’activité ralentit dans le contexte du processus de rééquilibrage en cours visant à ramener l’économie vers une trajectoire de croissance plus viable», souligne la Banque du Canada.

La banque centrale explique que cette évolution a fait baisser les prix de certains produits de base qui sont importants pour les exportations canadiennes.

D'ailleurs, l’inflation mesurée par l’IPC global au Canada a avoisiné 1 % au cours des derniers mois, en raison d’une baisse en glissement annuel des prix des produits énergétiques de consommation.

En revanche, l’inflation mesurée par l’indice de référence s’est établie près de 2 %.

Selon la Banque du Canada, les pressions désinflationnistes qui sont attribuables à la marge de capacités excédentaires au Canada ont été contrebalancées par les effets transitoires de la dépréciation passée du dollar canadien et certains facteurs sectoriels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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