La Banque du Canada ne voit plus la nécessité de relever son taux directeur

Publié le 23/10/2013 à 10:21, mis à jour le 23/10/2013 à 12:45

La Banque du Canada ne voit plus la nécessité de relever son taux directeur

Publié le 23/10/2013 à 10:21, mis à jour le 23/10/2013 à 12:45

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a tout à coup adopté un ton plus prudent quant à son intention de relever le taux d’intérêt directeur dès que les conditions économiques le permettront, en raison de la dégradation des perspectives de croissance.

La banque centrale a maintenu son taux taux directeur à 1% pour la 25e réunion consécutive, soit depuis septembre 2010.

La baisse de régime de l'économie canadienne dans les derniers mois vient toutefois brouiller les cartes. La Banque a laissé entendre que sa prochaine décision pourrait être autant une baisse de son taux directeur, qu’une hausse.

Elle a en effet retiré du communiqué la fameuse phrase «au fil du temps, à mesure que la normalisation de ces conditions s’opérera, on peut s’attendre aussi à une normalisation graduelle du taux directeur, de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 %». Cette phrase était présente dans ses communications depuis plus d'un an.

David Madani, économiste pour Capital Economics, indique dans une note publiée après la décision de la Banque du Canada qu'il ne faudrait pas écarter une baisse du taux directeur.*

Pour Benoit Durocher, économiste chez Desjardins, les conditions favorables à une première augmentation des taux directeurs canadiens ne pourraient être réunies qu’à compter de la mi‑2015.

Prévisions abaissées

La banque centrale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le pays. Elle prévoit que le PIB croîtra de 1,6% en 2013 et de 2,3% en 2014. Dans son rapport sur la politique monétaire publié en juillet, la Banque disait anticiper une croissance de 1,8% pour cette année et de 2,7% l'an prochain.

Au Canada, «le niveau de l'activité économique est plus bas» que prévu précedemment par la Banque, en raison des «conditions économiques incertaines» à l'étranger et dans le pays, reconnait-elle.

 «Bien que les dépenses des ménages demeurent solides, le ralentissement de la croissance des crédits aux ménages et le relèvement des taux hypothécaires laissent entrevoir une correction graduelle des déséquilibres dans le secteur des ménages», est-il indiqué.

A l'échelle mondiale, l'économie «devrait connaître une croissance modeste en 2013», note la Banque.

Aux Etats-Unis, l'économie «est plus faible qu'escompté», mais une accélération est toujours attendue en 2014 et 2015, «à mesure que les vents contraires attribuables à la situation budgétaire se dissiperont et que le désendettement des ménages sera mené à terme».

L'Europe connaît de son côté une «reprise naissante» qui, tout en restant «modeste», «a dépassé les attentes».

Locomotive de la croissance mondiale, la Chine traverse «un regain de vigueur», tandis que les autres économies émergentes ont vu leur croissance ralentir "dans un contexte de resserrement de leurs conditions financières".

«Dans l'ensemble, l'économie mondiale devrait progresser de 2,8 % en 2013, puis accélérer pour atteindre 3,4 % en 2014 et 3,6 % en 2015», a estimé l'institution.

La prochaine décision de la banque sera dévoilée le 4 décembre.

À lire: La Banque du Canada réduira-t-elle ses prévisions de croissance?

*Le texte a été mis à jour pour ajouter des commentaires d'économistes

 

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