Monique Leroux. (Photo: LesAffaires.com)
Le Mouvement des caisses Desjardins mise sur l’innovation pour croître à travers la conjonction de changements qui est nourrie par la révolution numérique et la mobilité.
«Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que nous avons à affronter les conséquences de changements technologiques. Ce qui est nouveau, c’est la vitesse à laquelle les changements s’enchainent aujourd’hui», a lancé mercredi sa présidente et chef de la direction, Monique F. Leroux, dans un discours prononcé devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).
Rappelant l’arrivée des guichets automatiques au début des années 1980, Monique F. Leroux a souligné combien, 35 ans plus tard, l’évolution numérique avait changé les choses.
«Nous délaissons les guichets automatiques et nous manipulons de moins en moins d’argent en espèces», a-t-elle affirmé, soulignant combien les consommateurs étaient aujourd’hui réceptifs envers les solutions de paiement et les propositions de services financiers en provenance des géants de l’Internet tels que Apple, Amazon, PayPal et Square.
Interpelés par l’ampleur de cette révolution numérique qui touche le secteur financier, mais aussi toutes les couches de la population et tous les secteurs d’activités, plus de 1 400 délégués des caisses Desjardins récemment réunis à l’occasion du 22e Congrès annuel des caisses Desjardins ont donné à la direction de Desjardins des orientations visant l’innovation et l’investissement dans l’accompagnement des membres et des clients.
Devant un parterre de plus de 1000 personnes du milieu des affaires, Monique F. Leroux a rappelé la longue tradition d’innovation qui jalonne l’histoire de Desjardins.
Évoquant d’abord la création de la première caisse d’épargne et de crédit par Alphonse Desjardins en 1900, Monique F. Leroux a cité la première expérience de télétraitement de données au Canada en 1967, la mise en place du premier système informatique intégré reliant toutes les caisses dans les années 1970, de même que la première offre de paiement mobile issue d’une institution financière, en 2014.
Évoquant la ferme intention de Desjardins de maintenir le rythme en s’appuyant notamment sur sa solidité financière, Monique F. Leroux a souligné le lancement, en décembre 2015, du Laboratoire d’innovation Desjardins, au complexe Desjardins. Il s’agira d’un lieu où experts, employés et partenaires seront réunis pour «y travailler ensemble et innover, au bénéfice de nos membres et de nos clients».
Monique F. Leroux s’est toutefois montrée rassurante sur la direction vers laquelle cette révolution numérique allait entraîner Desjardins, faisant valoir que la relation humaine et le service demeuraient au cœur de la stratégie.
«Pour nous, les services mobiles et les nouvelles solutions technologiques ne peuvent pas remplacer la relation humaine. Nous voulons une relation forte avec nos membres», a-t-elle dit.
Regroupements annoncés
Dans cet esprit de développement, Monique F. Leroux a évoqué une série d’investissements dans les plateformes technologiques, ainsi que dans de nouveaux lieux, de nouveaux types de caisses et dans les centres de contacts clients.
En 2017, Desjardins prévoit relocaliser dans un édifice en construction sur le boulevard de Maisonneuve Ouest, les 1 700 employés de ses services de cartes et monétique, aujourd’hui dispersés sur quatre sites de travail différents à Montréal.
Desjardins compte aussi regrouper en un seul lieu, à Montréal, le millier d’employés d’AccèsD, actuellement dispersés sur plusieurs sites. Une annonce sera faite à cet égard dans les prochaines semaines.
Croissance continue
Pour sa quatrième et dernière allocution à la tribune de la CCMM à titre de présidente du Mouvement Desjardins, Monique F. Leroux a cité quelques chiffres évocateurs concernant la croissance de Desjardins au cours des huit années de ses deux mandats.
De 2008 à 2015, près de deux millions de nouveaux membres ont rejoint Desjardins, dont les revenus totaux ont été multipliés par deux, pour atteindre près de 15 G$.
Durant cette période, l’actif de Desjardins a crû de 70%, pour franchir le cap des 260G$, alors que les capitaux propres sont passés de 10 à plus de 20G$.
Montréal évolue aussi
Présidente d’un groupe de travail chargé d’alimenter la réflexion sur l’avenir de Montréal, Monique F. Leroux a livré à l’auditoire un aperçu des réflexions de nature économique contenues dans le rapport qui sera rendu public à la mi-octobre.
Le comité a identifié quatre secteurs clés, devant se trouver «au coeur d’une vision porteuse d’avenir pour le développement de Montréal».
Le premier secteur est celui du savoir et de l’innovation, puisque Montréal, qui regroupe des créateurs et des entrepreneurs, se distingue par la présence d’institutions de savoir de recherche et d’innovation.
Le deuxième secteur est défini comme celui de la «culture au cœur de l’économie numérique».
Monique F. Leroux évoque ici le fait que Montréal est devenue le quatrième pôle mondial dans le domaine des effets spéciaux pour le cinéma, et que c’est à Montréal «qu’on a créé cinq des dix jeux vidéos les plus vendus dans le monde».
Le troisième secteur identifié est celui des transports, puisque «depuis sa fondation, Montréal est au cœur de la convergence des transports au nord-est de l’Amérique».
Selon le rapport cité par Monique F. Leroux, «le secteur des transports et le développement de sa filière électrique constituent un incontournable pour positionner Montréal comme une métropole d’avenir, dans une perspective de développement durable.»
Finalement, le quatrième secteur est celui de la finance et des assurances, au vu de la part importante de l’activité économique générée dans la métropole, avec plus de 100 000 empois et une contribution de la région évaluée à 13G$.
Pour conclure, Monique F. Leroux a insisté sur le fait que «la participation des leaders de la société civile et des entreprises est une condition essentielle du succès des villes qui s’imposent comme des métropoles à l’échelle mondiale.»
