L'inflation atteint 2,4 % en décembre au Canada

Publié le 25/01/2011 à 07:41, mis à jour le 25/01/2011 à 15:51

L'inflation atteint 2,4 % en décembre au Canada

Publié le 25/01/2011 à 07:41, mis à jour le 25/01/2011 à 15:51

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

L'inflation canadienne a grimpé à 2,4 pour cent le mois dernier en raison de la hausse des coûts de l'énergie, mais les analystes ne croient pas que cette progression sera suffisante pour convaincre la Banque du Canada de hausser ses taux d'intérêt pour l'instant.

Le gain de 0,4 point de pourcentage de l'inflation annualisée place l'inflation d'ensemble au-dessus de la cible de 2,0 pour cent préconisée par la banque centrale, mais cela ne signifie pas que le Canada a un problème inflationniste, ou que la pression des prix entraînera une hausse prochaine des taux d'intérêt, ont estimé mardi des analystes.

L'économiste Emanuella Enenajo, de la Banque CIBC, a comparé l'inflation canadienne à un bonbon: "croquant à l'extérieur, mais avec un centre mou".

En excluant les éléments les plus volatils _ notamment la hausse de 13 pour cent des prix de l'essence _ l'inflation de base atteint 1,5 pour cent, ce qui reste fermement dans le bas de la fourchette de 1,0 à 3,0 pour cent de la Banque du Canada.

L'inflation moyenne pour l'ensemble de l'année 2010 s'est établie à 1,8 pour cent, ce qui est largement supérieur à l'inflation de 0,3 pour cent affichée en 2009, pendant la récession.

En outre, l'inflation est toujours artificiellement gonflée par l'entrée en vigueur de la taxe de vente harmonisée en Ontario et en Colombie-Britannique, un élément que le gouverneur de la banque centrale, Mark Carney, a dit ignorer dans ses réflexions sur la politique monétaire.

"Même si ces facteurs pourraient garder l'inflation un peu au-dessus du niveau de deux pour cent en 2011, l'inflation de base devrait rester confortablement docile, dans les environs de son niveau actuel, pendant la plus grande partie de l'année, la vigueur du dollar canadien devant empêcher toute hausse importante des coûts des importations", a observé Douglas Porter, de BMO Marchés des capitaux.

Les plus récentes données "ne vont pas forcer grand monde à changer leurs prévisions par rapport à la Banque du Canada, mais ça va donner du poids aux propos de ceux qui affirment que la banque peut prendre son temps avant de faire grimper ses taux d'intérêt de nouveau", a ajouté M. Porter.

Diana Petramala, de la Banque TD, sent que les marchés commencent finalement à accepter le fait que M. Carney n'est pas pressé de commencer à resserrer la masse monétaire en haussant les taux d'intérêt.

Selon elle, la banque pourrait garder son taux directeur à un pour cent jusqu'en juillet, à moins de voir une soudaine croissance robuste d'ici là.

Bien que l'attention de la banque centrale soit davantage tournée vers l'inflation, c'est l'économie, particulièrement la nature fragile de la reprise, qui occupe essentiellement l'esprit de M. Carney, ont fait valoir des analystes.

L'appréciation du dollar canadien est une autre raison d'être prudent avec toute hausse des taux d'intérêt. Le huard, qui se transige près de la parité avec le billet vert américain, rend les importations relativement moins dispendieuses, tandis que les exportations canadiennes sont plus coûteuses pour les acheteurs étrangers.

La montée de l'inflation de décembre est essentiellement attribuable à l'énergie. En plus du bond des prix de l'essence, ceux du gaz naturel ont progressé de 9,2 pour cent par rapport à l'année précédente, ceux de l'électricité, de 6,2 pour cent, et ceux des transports toujours lourdement influencés par les coûts du carburant de 4,9 pour cent.

Les consommateurs ont aussi déboursé 4,3 pour cent de plus pour les primes d'assurance sur les véhicules automobiles.

Les pressions inflationnistes sur la plupart des autres éléments analysés par Statistique Canada semblent plus modérées. Les prix des achats de véhicules automobiles ont progressé de 1,5 pour cent, ceux du logement de 2,7 pour cent et ceux des aliments de 1,7 pour cent, tout comme ceux des dépenses courantes, de l'ameublement et de l'équipement des ménages.

Par ailleurs, les coûts de l'intérêt hypothécaire ont retraité de 2,5 pour cent en décembre, tandis que ceux des vêtements et des chaussures ont diminué de deux pour cent sur une base annualisée.

Au Québec, l'inflation annuelle a atteint 1,6 pour cent, comparativement à 1,1 pour cent en novembre. Les prix de l'essence se sont accrus de 13,8 pour cent en décembre dans la province, après avoir progressé de 9,0 pour cent en novembre.

En Ontario, l'inflation annuelle a grimpé à 3,3 pour cent, alors qu'elle était estimée à 3,0 pour cent en novembre. Les prix de l'essence en Ontario se sont accrus de 16 pour cent.

Au Nouveau-Brunswick, l'inflation s'est située à 1,8 pour cent, comparativement à 1,4 pour cent en novembre.

La plus faible inflation a été enregistrée en Alberta, où les coûts à la consommation se sont accrus de 0,8 pour cent.

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