L'économie du Canada en zone critique

Publié le 27/04/2010 à 15:13

L'économie du Canada en zone critique

Publié le 27/04/2010 à 15:13

Par Olivier Schmouker

Les exportations accusent toujours le coup. Photo : Bloomberg.

«Malgré les affirmations à l'effet contraire depuis plus d'un an, la reprise se fait encore attendre.» C’est du moins ce que déclare Peter Hall, économiste en chef, d’Exportation et développement Canada (EDC).

Les exportations du Canada devraient augmenter de 11% en 2010, car elles commencent à se remettre de la pire année du passé récent, «mais plusieurs nuages devront se dissiper avant que le monde sorte de la zone critique», selon les Prévisions à l'exportation publiées par EDC.

EDC prévoit également que les exportations du Canada augmenteront de 7% en 2011, lorsque, selon elle, une véritable croissance durable commencera.

Une fragile convalescence

«Certes, la croissance a repris, et l'élan saute parfois aux yeux. Mais il y a une grande différence entre la fin d'une récession et le début d'une reprise. Une reprise véritable exige un rythme de croissance beaucoup plus soutenu et dynamique que ce que nous avons vu jusqu'ici et des taux d'activité beaucoup plus élevés que les taux actuels. La reprise est peut-être en vue, mais nous n'y sommes pas encore tout à fait», ajoute M. Hall.

Les prévisions d'EDC font remarquer que, malgré certaines statistiques actuelles positives sur la croissance, ces chiffres sont appuyés par une dose massive de mesures de relance publiques. La valeur des programmes de relance dans les économies développées atteint presque 4% du PIB de l'OCDE, «ce qui est considérable par rapport à la croissance annuelle moyenne dans ces économies».

Les experts d’EDC croient, du coup, qu'il y a quatre risques à l’horizon :

> Les mesures de relance - Les mesures de relance posent un problème pour l'économie puisqu'elles cesseront bientôt de contribuer à la croissance fondamentale, ce qui en surprendra plusieurs. Si la croissance globale s'affaiblit avant la reprise fondamentale, un retour de l'incertitude pourrait nuire à la croissance globale.

> Les marchés financiers - Des mesures extraordinaires ont réussi à sauver les institutions financières occidentales au bord du gouffre à la fin de 2008, mais il faut encore surmonter une autre épreuve. Les défauts de paiement sur les prêts atteignent maintenant leurs pics, avec un retard par rapport au cycle économique, comme ils ont tendance à le faire habituellement. Il est crucial que le secteur se sorte indemne de cette phase du cycle, mais c'est aussi essentiel pour les perspectives économiques en général.

> La flambée des prix des produits de base - La hausse des cours du pétrole et des métaux de base a été très forte récemment, mais ces augmentations de prix se sont accompagnées de stocks encore élevés et à la hausse, d'une capacité de production excédentaire et d'une faible demande globale. EDC prévoit un affaiblissement ordonné des prix, mais il y a un danger qu'une brusque correction ébranle la confiance globale.

> L'inflation - Elle est devenue de plus en plus préoccupante ces dernières semaines. D'après les prévisions d'EDC, le chômage élevé et l'utilisation généralement faible des capacités laissent penser que les pressions sur l'inflation de base resteront faibles pendant un certain temps, même si la croissance s'accélère rapidement. Le défi de la politique monétaire consistera à éliminer les stimulants sans perturber la croissance actuelle, avant qu'une reprise durable s'installe.

Les exportateurs canadiens éreintés

En conséquence, EDC prévoit que l'économie canadienne progressera de 2,5% cette année et de 2,9% en 2011, après une contraction de 2,6% en 2009. La croissance des exportations devrait être plus forte, et certaines industries, comme l'automobile, afficheront des hausses à deux chiffres. Mais même pour les secteurs pour lesquels la croissance sera la plus rapide, les niveaux d'activité à la fin de l'année resteront bien inférieurs aux sommets précédents.

« La récession a éreinté les exportateurs canadiens, mais lorsque la reprise s'installera, la croissance augmentera brusquement jusqu'à ce que l'économie retrouve les niveaux de production normaux. Cette période est en vue, et si nous manœuvrons bien dans la zone critique, notre prochain grand défi consistera à appuyer cette robuste croissance», dit M. Hall.

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