L'économie américaine s'est tassée fin 2014 avant une année incertaine

Publié le 27/03/2015 à 11:12

L'économie américaine s'est tassée fin 2014 avant une année incertaine

Publié le 27/03/2015 à 11:12

Par AFP

Photo: Bloomberg

Les États-Unis ont confirmé vendredi le léger tassement de leur croissance économique à la fin 2014 malgré une consommation flamboyante, et à l'heure où quelques nuages se profilent pour la première puissance mondiale.

Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 2,2% au quatrième trimestre, en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, confirmant une précédente estimation mais décevant les analystes qui espéraient légèrement mieux.

Les chiffres du département du Commerce confirment le léger tassement américain après la spectaculaire envolée du troisième trimestre (+5,0%). Sur l'ensemble de l'année, la croissance aura atteint 2,4%.

Sur ce dernier trimestre, les États-Unis peuvent toutefois se satisfaire encore une fois du dynamisme de la consommation des ménages, même si elle s'accompagne souvent d'un fort endettement.

Enivrés par la chute des prix du pétrole, les Américains ont mis la main au portefeuille: leurs dépenses ont augmenté de 4,4% pendant le trimestre, marquant leur plus forte poussée et leur plus forte contribution à la croissance depuis près de neuf ans.

Les biens durables (voitures...) mais également les services comme l'assurance-maladie ont profité de cette soif de consommation, selon les données du ministère.

L'expansion américaine a toutefois été freinée par le déficit commercial américain et plus précisément par une flambée de plus de 10% des importations, qui constituent un poids pour le PIB.

Le recul brutal des dépenses de l'État fédéral, notamment dans le secteur militaire, couplé à une nette décélération de l'investissement des entreprises, a également pesé dans la balance, selon le ministère.

En encore, la nette appréciation du dollar n'avait semble-t-il pas encore eu d'impact à la fin 2014. Sur les trois derniers mois de l'année, les exportations américaines ont ainsi maintenu un rythme d'expansion solide sans souffrir d'une perte de compétitivité.

« Vents contraires »

Cela pourrait toutefois bien changer. Mi-mars, la présidente de la banque centrale américaine (Fed), Janet Yellen, a affirmé que l'appréciation du billet vert, notamment par rapport à l'euro, serait un « poids » pour la croissance américaine cette année.

« L'impact de la force du dollar (...) risque d'être trop fort pour que le PIB atteigne le seuil d'une croissance annuelle de 3%, augurant d'une nouvelle année autour de 2,5% de croissance », déplore Jay Morelock, analyste de FTN Financial.

Par ailleurs, l'effet d'aubaine créé par la chute mondiale des cours du brut pourrait toucher à sa fin. « Avec le rebond (en février) des prix des carburants, nous en avons déjà connu les principaux effets directs », estime Katherine Smith, analyste chez IHS Global Insight.

Ce n'est pas le seul nuage qui plane sur l'activité américaine. Le froid a une nouvelle fois grippé l'industrie sur la côte Est même si aucun expert ne prévoit une contraction comparable à celle de l'hiver 2014 (-2,1% au premier trimestre).

Le verdict sera connu dans un mois mais les récents indicateurs n'incitent pas à un optimisme démesuré.

La croissance économique s'est « quelque peu » modérée au cours des récentes semaines, a d'ailleurs mis en garde la Fed le 18 mars.

Le ralentissement économique dans la zone euro et la crainte de troubles géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient ne devraient par ailleurs pas aider la croissance américaine.

« En dépit d'une tendance solide, l'économie fait face à des vents contraires venant d'une faible croissance à l'étranger et des effets persistants du froid hivernal », a convenu vendredi le chef des conseillers économiques de Barack Obama, Jason Furman, dans un communiqué.

Mais c'est surtout le possible changement de cap de la politique monétaire américaine qui pourrait rebattre les cartes.

La Fed pourrait dans les prochains mois commencer à relever ses taux directeurs, maintenus proches de zéro depuis fin 2008, une onde de choc dont les répercussions sur l'économie américaine et mondiale sont pour l'heure impossibles à évaluer.

 

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