L'avenir de Lufthansa suspendu au vote de ses actionnaires

Publié le 25/06/2020 à 09:42

L'avenir de Lufthansa suspendu au vote de ses actionnaires

Publié le 25/06/2020 à 09:42

Par AFP

(Photo: 123RF)

Le premier groupe de transport aérien européen, Lufthansa, espère éviter jeudi la cessation de paiement avec un plan de sauvetage de 9 milliards d'euros face au coronavirus déjà approuvé par Bruxelles et qui pourrait l'être dans la journée par ses actionnaires.

« Il s’agit sans aucun doute d’un moment historique pour notre entreprise », a expliqué le PDG de la compagnie, Carsten Spohr, lors d’une assemblée générale des actionnaires appelée à se prononcer en fin d’après-midi.

Plusieurs dizaines d’employés se sont rassemblés devant le siège pour réclamer un vote positif sur le plan de sauvetage.

Il prévoit le retour de l’État allemand au capital de la compagnie, à hauteur d’au moins 20 %, pour la première fois depuis la privatisation complète de la compagnie en 1997.

La Commission européenne, gardienne de la concurrence, a annoncé dans la matinée qu’elle validait pour sa part le projet, insistant sur les conditions acceptées en contrepartie.

« Lufthansa s’est engagée à mettre à disposition » de ses concurrents « des créneaux horaires (...) dans ses aéroports pivots de Francfort et de Munich », a dit la vice-présidente de la Commission, Magrethe Vestager.

Cela ne suffit pas toutefois à la compagnie à bas coûts Ryanair, qui a annoncé qu’elle déposerait un recours en justice.

Pour pouvoir profiter du chèque de 9 milliards d’euros promis par les autorités allemandes face à l’impact de la pandémie de coronavirus, Lufthansa doit encore obtenir l’approbation de ses actionnaires.

S’ils donnent leur aval, « il n’y aura pas de cessation de paiement », a déclaré le président du conseil de surveillance du groupe, Karl-Ludwig Kley.

À la Bourse de Francfort le titre gagnait 10 %, à près de 10 euros en début d’après-midi.

Restructuration

L’issue de ce vote est longtemps restée incertaine, car le principal actionnaire actuel, le milliardaire allemand Heinz Hermann Thiele, qui détient 15,5 % du capital, a menacé de s’y opposer.

Finalement, dans une interview publiée mercredi soir par le quotidien FAZ, il a fait savoir qu’il l’approuverait, tout en réclamant une « restructuration » rapide de la compagnie.

« J’aurai une influence sur les évolutions chez Lufthansa à l’avenir », a averti l’homme d’affaires, qui pèse 15 milliards d’euros selon le magazine Forbes.

La pandémie du coronavirus a entrainé chez Lufthansa l’arrêt quasi-total des opérations passagers ; au pic de la crise, le groupe perdait 1 million d’euros par heure.

Mais même en bénéficiant de l’aide publique, la suite s’annonce compliquée, car le redémarrage ne sera que très progressif : en septembre, il prévoit une offre toujours inférieure de 60 % à la normale.

« Une reprise rapide n’est pas en vue, et nous savons que les conséquences (du coronavirus) auront un impact encore pendant les prochaines années », a expliqué M. Spohr, une « vaste restructuration » est nécessaire.

Emplois menacés

À terme, le groupe aura une centaine d’avions de moins sur ses 763 d’avant la crise, qui a cloué au sol la quasi-totalité de la flotte pendant près de deux mois.

Pour s’adapter à cette baisse prolongée, Lufthansa veut supprimer 22 000 emplois équivalent temps plein, soit 16 % des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne, et négocie à cet effet avec les syndicats.

Mercredi soir, un premier pas a été franchi, avec un accord sur 500 millions d’euros d’économies entre direction et syndicat du personnel navigant.

Il prévoit des gels des rémunérations, des départs à la retraite anticipés et des périodes de chômage technique pour éviter des licenciements de stewards et hôtesses de l’air.

Un accord « du même ordre de grandeur » est en vue avec les représentants des pilotes, tandis que les discussions pour le personnel au sol étaient pour l’instant « décevantes ».

Concernant les différentes filiales de Lufthansa, l’Autriche a prévu d’aider Austria Airlines à hauteur de 450 millions d’euros, sans monter au capital.

En Suisse, Berne va garantir 1,2 milliard de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss, tandis que les négociations se poursuivent en Belgique, où Brussels Airlines est en passe de supprimer un millier d’emplois.

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