Encore une fois, l'investisseur new-yorkais Eric Rosenfeld a choisi une entreprise de taille moyenne qui passe sous le radar pour pratiquer son activisme : le fabricant ontarien de composants de satellites, Com Dev International. L'action de Com Dev a grimpé de 11 % depuis que la société de M. Rosenfeld, Crescendo Partners, a dévoilé avoir accumulé un bloc de 9,33 % de l'entreprise au cours des derniers mois.
«L'arrivée de Crescendo met la société en jeu. Son titre devrait bénéficier de la vente éventuelle de la société, ou de l'une ou de plusieurs de ses divisions», dit Robert Young, de Canaccord Genuity, qui accorde une valeur de 5 à 6,50 $ à la société en pièces détachées.
Cette fois, l'approche de M. Rosenfeld démarre amicalement, puisque Com Dev a déjà convenu d'élargir la taille de son conseil pour élire trois représentants de Crescendo, si les deux tiers des actionnaires votent en leur faveur, à l'assemblée des actionnaires prévue le 24 avril.
Un de ses représentants, Colin Watson, était à la barre de Spar Aérospatiale lorsque M. Rosenfeld a pratiqué son activisme pour la première fois au Canada.
M. Watson est resté un fidèle allié de l'investisseur new-yorkais après la vente de Spar à L-3 Communications, en 2002.
M. Watson a aussi siégé pour M. Rosenfeld au conseil du spécialiste de l'imagerie numérique Dalsa, qui a été vendue à l'américaine Teledyne, en 2010.
Joint à ses bureaux de New York, M. Rosenfeld se contente de dire qu'il cherche tout simplement à «créer de la valeur pour tous les actionnaires», tout en ajoutant qu'il conserve ses actions près de trois ans en moyenne, pour contrer les critiques disant qu'il cherche un gain rapide.
M. Young, de Canaccord, spécule que M. Rosenfeld pourrait réussir à mettre en valeur Com Dev, grâce à ses contacts dans les milieux financier et de l'aérospatiale.
«Les dirigeants actuels sont excellents dans leur domaine, l'ingénierie spatiale, mais ne sont peut-être pas aussi habiles à mettre en valeur leur société», explique l'analyste.
L'arrivée de M. Rosenfeld est opportune, puisque le joyau de Com Dev, sa petite filiale exactEarth, serait sur le point de devenir rentable, ce qui pourrait attirer l'oeil d'acheteurs intéressés par son satellite et ses services de transmission sécuritaire de données maritimes.
Com Dev pourrait aussi céder d'autres divisions moins performantes, comme celles des sous-systèmes optiques ou des composants électroniques.
Il lui resterait alors la fabrication de commutateurs et d'amplificateurs de signaux de grande qualité, créneau dont elle occupe 80 % du marché commercial. Le coeur de Com Dev pourrait également trouver preneur.
«Les grands acteurs de la défense convoitent tous le marché commercial à un moment où les gouvernements coupent les fonds, ce qui multiplie le nombre d'acquéreurs potentiels», explique M. Young.
8 % Eric Rosenfeld a aussi accumulé 8 % des actions d'Absolute Software de Vancouver. Certains analystes croient que le concepteur de logiciels de protection pourrait recevoir une offre de 8 à 10 $ par action, soit de 45 à 80 % de plus que son cours actuel.
NEUF CIBLES TECHNOS d'Eric Rosenfeld, de 2002 à 2010
SOCIÉTÉ / GAIN
BCE Emergis / 113 %
Pivotal / 106 %
Ad Opt / 92 %
Bridgewater Systems / 64 %
Matrikon / 64 %
Sierra Systems / 40 %
Dalsa Corp / 40 %
Geac Computer / 21 %
Technologies 20-20 / 21 %
Rendement moyen : 62 %
Période de détention moyenne : 2,2 ans
Source : Cantor Fitzgerald
