Japon: l'économie dans un pire État qu'annoncé

Publié le 08/09/2014 à 09:53

Japon: l'économie dans un pire État qu'annoncé

Publié le 08/09/2014 à 09:53

Par AFP

Photo Bloomberg.

L'économie du Japon a souffert plus que prévu d'une hausse de « TVA nippone » au deuxième trimestre, ont confirmé lundi des statistiques qui vont peser dans la décision de réitérer ou non l'an prochain cet impopulaire changement fiscal et relancer les spéculations sur la réaction de la banque centrale.

Le produit intérieur brut (PIB) du Japon a chuté de 1,8% entre avril et fin juin comparée au trimestre précédent, a annoncé le gouvernement, révisant négativement l'évaluation préliminaire qui était déjà mauvaise (-1,7%).

Il s'agit du plus fort recul d'un trimestre sur l'autre depuis celui consécutif à la triple catastrophe (séisme, tsunami, accident nucléaire) survenue en mars 2011.

Cela correspond désormais à une baisse de 7,1% en rythme annualisé, contre -6,8% initialement calculé. Il faut remonter à 2009 pour trouver la même décrue.

Les investissements des entreprises et la consommation des particuliers ont été moindres qu'estimés en première approche, baissant tous les deux de 5,1%, a précisé le gouvernement.

Durant les trois mois pris en compte, l'activité a non seulement subi le contrecoup de la hausse de la taxe sur la consommation intervenue le 1er avril, mais aussi les effets d'une météo exécrable par endroits qui a dissuadé les consommateurs de sortir faire des achats ou de fréquenter les lieux de loisirs.

Les entreprises ont quant à elle été très prudentes dans leurs investissements en attendant de voir l'évolution de la demande une fois passé le trou d'air dû au changement de taux de la « TVA japonaise ».

« Le rebond sera probablement modeste au 3e trimestre », prévient Marcel Thieliant de Capital Economics, qui rappelle que la production industrielle n'a remonté que de 0,2% en juillet après une chute de 3,4% en juin.

Maintenant que les clients ont a priori épuisé leurs réserves de produits de première nécessité, la consommation privée devrait se reprendre à en juger par des indicateurs de commerce de détail qui laissent espérer que les acheteurs retrouveront plus vite le chemin des boutiques qu'ils ne l'avaient fait en 1997 lors de la précédente hausse de taxe.

Il n'en demeure pas moins que cette très mauvaise performance du PIB va rendre plus difficile la décision qu'aura à prendre en fin d'année le Premier ministre sur une nouvelle augmentation de cet impopulaire impôt indirect, normalement programmée en octobre 2015.

En vertu d'une loi votée sous le précédent exécutif de centre-gauche, cette taxe est alors censée passer à 10%, contre 8% depuis le 1er avril et 5% entre 1997 et mars dernier.

- L'État et la BoJ dans les radars -

Le chef du gouvernement conservateur, Shinzo Abe, tranchera en fonction de diverses données successives, avait insisté dimanche à la télévision le ministre de la Revitalisation économique, Akira Amari, reconduit dans ses fonctions lors du remaniement de la semaine passée, à l'instar de son collègue des Finances, afin de poursuivre la stratégie de relance économique connue sous le vocable « Abenomics ».

La semaine dernière, la banque centrale du Japon (BoJ) a cependant opté pour le statu quo, jugeant qu'aucune action supplémentaire n'était à ce jour nécessaire pour redonner du souffle à l'activité.

Depuis avril 2013, l'institution a réformé sa façon de procéder. Elle applique une politique inflationniste et d'assouplissement dit quantitatif et qualitatif qui consiste à offrir des liquidités au marché via le rachat d'obligations d'État et de titres plus risqués de fonds cotés.

« Les attentes de nouvelles mesures de la part de la banque centrale et de davantage de dépenses de relance du gouvernement vont probablement augmenter », suppute néanmoins Junichi Makino, de SMBC Nikko Securities.

Reste que la première jauge de la BoJ est l'inflation et que tant que l'évolution des prix ne redevient pas alarmante, la banque pourrait ne pas bouger, notent d'autres analystes.

En revanche, le gouvernement devrait, lui, passer à l'acte cet automne avec un nouveau train de mesures de soutien de quelque 5.000 milliards de yens (36 milliards d'euros), après déjà une enveloppe spéciale d'accompagnement de la hausse taxe.

 

 

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