Increvables, les baby-boomers ?

Publié le 13/09/2010 à 12:12, mis à jour le 13/09/2010 à 15:29

Increvables, les baby-boomers ?

Publié le 13/09/2010 à 12:12, mis à jour le 13/09/2010 à 15:29

Par Olivier Schmouker

Ils auront besoin d'argent pour leurs vieux jours. Photo : Bloomberg.

Les baby-boomers québécois ne sont pas prêts de décrocher du travail, et ce pendant encore de longues années. C’est du moins ce qui ressort d’un rapport de Desjardins Études économiques.

Pourquoi cela, alors que presque tout le monde rêve de pouvoir, un jour, faire autre chose que d’aller tous les matins au travail? Essentiellement pour des raisons macro-économiques, semble-t-il.

Ainsi, le taux d’emploi des Québécois âgés de 55 à 59 ans se chiffre à 62%, ce qui est en deça de la moyenne canadienne (67%). Idem pour les 60-64 ans, dont le taux d’emploi est de 39% au Québec, pour une moyenne canadienne de 47%. La tendance depuis 2008 est au rattrapage du taux québécois sur celui du Canada.

De plus, une étude européenne a établi une corrélation entre le taux d’emploi des 55 ans et plus et le taux de chômage de la population entière : plus le chômage augmente, plus les personnes âgées sont actives sur le marché du travail, et inversement. Qu’en est-il au Québec? On consate que le taux de chômage a diminué de façon importante de la fin des années 1990 au début des années 2000, et que le taux d’emploi des travailleurs âgés a augmenté durant cette même période. C’est véritablement à partir de 2004 que le taux de chômage s’est mis à péricliter, favorisant vraisemblablement la présence des 55 ans et plus sur le marché du travail. En parallèle on a noté que le taux d’emploi a continué de croître de manière significative chez les travailleurs plus âgés.

Pour assurer leur subsistance

À tout cela s’ajoutent des facteurs particuliers, comme l’effondrement des cours boursiers en 2008 et 2009, qui ont dû jouer un rôle dans le prolongement de la présence des travailleurs plus âgés sur le marché du travail. «Il est possible que dans un certain nombre de cas, le pécule accumulé pour la retraite ait fondu avec la chute des indices boursiers», souligne Joëlle Noreau, économiste principale, de Desjardins Études économiques, et auteure de l’étude.

«Des travailleurs ont dû retarder leur départ et d’autres n’ont eu d’autre choix que de retrouver un emploi pour assurer leur subsistance et regarnir leur cagnotte pour leurs vieux jours», ajoute-t-elle, en indiquant qu’il ne s’agissait pas là d’un «feu de paille», mais d’une tendance naissante.

Statistique Canada a réalisé une étude il y a quelques années sur les Canadiens ayant pris leur retraite entre 1992 et 2002. On estimait à 22% la part des personnes retraitées après 50 ans qui s'étaient retrouvées un travail rémunéré par la suite. Les questions d'ordre pécuniaire semblaient l'emporter sur l'ensemble des raisons qui les motivaient à se remettre au travail, du moins pour 38% des personnes interrogées.

Pas d'âge légal pour la retraite

Autre facteur : au Québec, il n’y a pas d’âge légal pour la retraite. «La retraite obligatoire constitue une forme de discrimination selon la Charte des lois et des libertés de la personne, et est, expressément, interdite par la Loi sur les normes du travail», selon le gouvernement du Québec.

Pourtant, l’ensemble des gens ont l’impression que la retraite est obligatoire à 65 ans… Mais il s’agit d’une impression erronée. Il provient du fait que pour la Régie des rentes du Québec (RRQ), «l’âge normal de la retraite est l’âge à partir duquel le régime a prévu que commencerait normalement le paiement de votre rente de retraite». Et au Canada, c’est à l’âge de 65 ans que les gens ont droit au plein montant du Régime de pensions du Canada…

Des mesures incitatives déjà en vigueur

Dans les faits, les Québécois prennent actuellement leur retraite en moyenne à 62 ans. Un allongement du temps de travail semble en vue à court terme, tout d’abord pour les raisons macro-économiques indiquées ci-dessus, mais aussi pour des raisons politiques. En effet, l’allongement du temps travail comme palliatif au manque croissant de main-d’œuvre qualifiée est devenu un poncif dans le discours public. Et le rapport Castonguay intitulé «La longévité, une richesse» porte à croire que l’économie québécoise bénéficierait grandement d’un allongement de la vie au travail. Si l’on haussait la participation des 65-69 ans, la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Québec pourrait ainsi se maintenir à près de 2% chaque année, selon les calculs présentés dans le rapport…

D’ores et déjà, des mesures gouvernementales ont été mises en place en ce sens. Par exemple, un travailleur qui commence à toucher des prestations parce qu’il est en retraite progressive peut continuer à cotiser à son régime durant les années où il restera partiellement au travail et il bonifiera du même coup sa rente. «Selon toute vraisemblance, le taux d’emploi des travailleurs plus âgés augmentera au cours des prochaines années au Québec», et ce phénomène pourrait être amplifié par les mesures gouvernementales adoptées depuis 2008.

À la une

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.

La moitié des Canadiens soutiennent l’interdiction de TikTok, selon un sondage

Il y a 24 minutes | La Presse Canadienne

Le Canada a ordonné son propre examen de la sécurité nationale au sujet du réseau social TikTok.

La Banque Royale du Canada confirme qu’elle a fait l’acquisition de HSBC

Il y a 52 minutes | La Presse Canadienne

En vertu de cette transaction, 4500 employés de HSBC Canada migreront vers RBC.