Gouvernance: Transat réplique à Montrusco Bolton

Publié le 24/02/2012 à 15:09, mis à jour le 24/02/2012 à 17:48

Gouvernance: Transat réplique à Montrusco Bolton

Publié le 24/02/2012 à 15:09, mis à jour le 24/02/2012 à 17:48

Jean-Marc Eustache cumule les rôles de chef de la direction et de président du conseil, chose que Montrusco Bolton aimerait voir changer.

Placements Montrusco Bolton qualifie de «purement cosmétiques» les derniers changements apportés à la structure de gouvernance du conseil d’administration de Transat A.T.

Le 23 février en soirée, le voyagiste québécois révélait par communiqué avoir convenu de modifier la structure de son conseil, de manière à compter dorénavant qu’un seul administrateur en chef (lead director), plutôt que trois comme c’est le cas actuellement. Cet administrateur serait élu parmi les huit administrateurs indépendants, dès la prochaine assemblée annuelle des actionnaires terminée, le 15 mars prochain.

La porte-parole de Transat, Debbie Cabana, soutient que le conseil en a décidé ainsi hier en réponse aux «suggestions exprimées par certains actionnaires», demandant de meilleures pratiques en matières de régie d’entreprise. C’est le cas, entre autres, de Placements Montrusco Bolton, un important actionnaire, détenant environ 4% du capital-action de Transat.

En prévision de l’assemblée du 15 mars, Montrusco a soumis deux propositions aux actionnaires. L’une d’entre elles suggère que le rôle de président du conseil soit dorénavant séparé de celui de chef de la direction, et que la responsabilité de président du conseil soit dorénavant attribué à un administrateur indépendant de Transat.

Actuellement, ces deux rôles -ceux de pdg et de président du conseil- sont concentrés entre les mains d’un seul homme, celles de Jean-Marc Eustache, cofondateur de Transat. Sans surprise, la direction de Transat recommande d'ailleurs à ses actionnaires de rejeter la proposition activiste de Montrusco Bolton, la jugeant contraire au «meilleur intérêt de Transat et de ses actionnaires».

Un changement insuffisant

Gestionnaire de portefeuille chez Montrusco Bolton, Christian Godin, comprend mal l’énergie consacrée par Transat au rejet de sa proposition et à la mise en place de modifications, qu’il juge essentiellement cosmétiques. Cette attitude renforce sa conviction qu'il faille «asséner un coup de barre important au fonctionnement conseil d’administration» de Transat.

«Transat est une société dont l’action en Bourse est en chute libre depuis des années, et qui, malgré tout, n’a pas hésité à tripler la rémunération de son président», affirme M. Godin.

Ce dernier soutient que la rémunération totale du président et chef de la direction, Jean-Marc Eustache, est passée de 894 215$ en 2005 à 2,4M$ (2 372 286 $) en 2010. Elle a donc presque triplé, calcule-t-il.

Après que Montrusco ait demandé, en octobre 2011, que la rémunération des hauts dirigeants soit dorénavant soumise au vote consultatif des actionnaires, la rémunération de M. Eustache a été ramenée à 1,9M$ (1 860 000$) en 2011 ; ce qui demeure, insiste M. Godin, quand même deux fois supérieure à sa rémunération de 2005.

Baisse importante de valeur

Le gestionnaire activiste, qui a déjà détenu plus de 10% du capital de Transat AT, s'explique mal que pendant toute al période pendant laquelle le chef de la direction a vu sa rémunération augmenter, la valeur du titre, le rendement obtenu par les actionnaires ont fondu de manière importante.

Au 31 octobre 2007 (année financière 2008), son action avait clôturé à 39,88 $, à la Bourse de Toronto. Cinq ans plus tard, le 31 octobre 2011, son titre se négociait plus qu’à 6,83 $, une perte de valeur de 82,87 %. Hier, son action a clôturé à 6,94$, en hausse de 0,02$.

 

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