Les projets de fusions-acquisitions dans le monde sont au plus haut depuis six ans, avec nombre d'opérations impliquant plusieurs pays et un retour de l'appétit pour la zone euro, selon une étude publiée mardi par EY.

Au total, 59% des entreprises ont des projets d'acquisitions dans les douze prochains mois, la proportion la plus élevée de la décennie, indique ce rapport réalisé par le cabinet de conseil et d'audit.

EY souligne que la valeur des fusions-acquisitions en 2015 dans le monde atteint un quasi-record, les considérations sur la croissance de long terme l'emportant sur la volatilité des marchés à court terme.

Plus de la moitié des sociétés (55%) ont même au moins trois opérations de prévues.

L'étude remarque en outre que par rapport à d'autres périodes de reprise, les entreprises ne s'engagent pas dans des opérations de manière irrationnelle.

Ainsi, 73% des dirigeants reconnaissent s'être retirés d'opérations durant les 12 derniers mois, «car elles n’étaient pas complètement en cohérence avec leur stratégie».

Pour le reste, la grande majorité des projets (71%) concerne des fusions de moins de 250 millions de dollars, mais celles de taille moyenne sont particulièrement dynamiques, puisqu'un quart des opérations envisagées se situent entre 250 millions et 1 milliard de dollars américains.

Les États-Unis en tête

Les différents rythmes de croissance à travers le monde poussent par ailleurs de plus en plus de sociétés (70%) à envisager des opérations transfrontalières.

Par destination, les États-Unis arrivent en tête devant le Royaume-Uni, puis la Chine et l'Inde, ces deux derniers pays restant attractifs malgré les incertitudes sur leur économie.

Autre tendance, l'appétit pour la zone euro augmente, 26% des entreprises ayant revu à la hausse leurs projets d'opérations dans la région.

La zone euro profite d'un effet de rattrapage après une période d'instabilité liée à la crise de la dette, tout comme d'une devise bon marché.

La reprise économique en cours et le programme de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE) pourraient également favoriser les opérations dans la région.

«Les marchés matures continuent à conduire l’activité des fusions acquisitions et la zone euro concentre davantage d’intentions d’investissement», souligne Rudy Cohen Sali, associé chez EY et cité dans un communiqué.

L'étude a été réalisée en août et septembre auprès de plus de 1600 hauts dirigeants dans 53 pays et couvrant 19 secteurs d'activité.