France : rebond «fragile» de l'économie

Publié le 13/08/2009 à 00:00

France : rebond «fragile» de l'économie

Publié le 13/08/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne

"La France sort enfin du rouge (...) C'est un chiffre clairement positif qui nous réjouit", s'est félicitée sur RTL la ministre de l'Economie Christine Lagarde. "La France se distingue clairement de ses voisins: on a les chiffres à ce jour de l'Italie (-0,3) de la Grande-Bretagne (-0,8), des Etats-Unis (-0,3)", a-t-elle souligné.

Les économistes font, eux, preuve d'un optimisme plus tempéré. Pour Marc Touati, du cabinet Global Equities, le rebond du deuxième trimestre est "la bonne surprise économique de l'été", mais "constitue avant tout un rattrapage modeste de la faiblesse passée", et "malheureusement pas le signe du retour durable de la croissance forte".

"La crise est loin d'être terminée", avertit Michel Sapin, secrétaire national à l'économie au PS. "La France est toujours au coeur d'une profonde dépression économique et sociale et la rentrée s'annonce particulièrement difficile sur le plan de l'emploi" avec un taux de chômage prévu à plus de 10% à la fin de l'année et le pays vient de subir un recul historique de l'emploi au premier trimestre (193.000 emplois détruits).

"La principale explication du petit chiffre de croissance tient à la hausse des exportations, c'est-à-dire à la reprise dans certains grands pays étrangers", analyse l'ancien ministre du Budget. "Dans le même temps, les importations de biens intermédiaires continuent de reculer, ce qui confirme la baisse de l'activité anticipée des entreprises".

"La question qui se pose maintenant est celle de la pérennité de cette amélioration", juge quant à lui le cabinet d'analyse Asterès, estimant que "sur ce point, on ne peut être parfaitement serein". Et d'expliquer que "nous sommes actuellement dans la deuxième jambe d'un scénario en W, ce qui est assez agréable, mais nous devons nous attendre à passer dans la troisième dans le courant de 2010".

Dans son communiqué, l'INSEE note que "le rebond du PIB est notamment imputable à l'amélioration du solde du commerce extérieur": "les exportations croissent après la chute des derniers trimestres (+1% après -7,1% au trimestre précédent), tandis que les importations reculent à un rythme moins soutenu qu'au premier trimestre (-2,3% après -5,8%). De même, la dépense de consommation des ménages "accélère légèrement" (+0,3% après +0,2%).

La production de biens et services en volume repart à la hausse (+0,5% après -1,9%), grâce au redressement de l'industrie manufacturière (+1,1% après -6,5%) et notamment de la production automobile (+5,6% après -9,7%).

Les volumes sont mesurés aux prix de l'année précédente chaînés et corrigés des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables (CVS-CJO).

Selon l'INSEE, les exportations se redressent, portées par le rebond des exportations de biens manufacturés (+1,6% après -9,7%), en particulier celui des exportations d'automobiles. Dans le même temps, les importations, tirées vers le bas par les biens intermédiaires et l'énergie, continuent de baisser (-2,3% après -5,8%). Au total, le solde extérieur contribue pour 0,9 point à la croissance du PIB au deuxième trimestre après une contribution de -0,2 point au trimestre précédent.

Dans un communiqué de son ministère, Mme Lagarde "se félicite de cette évolution très encourageante qui distingue la France au sein des économies développées". Au total, estime-t-elle, "la hausse du PIB du deuxième trimestre conforte pleinement le gouvernement dans sa politique économique en faveur de la relance de l'activité et de la compétitivité du pays".

Là encore, les économistes tempèrent, soulignant le rebond de +0,3% également enregistré par l'Allemagne. "La convalescence de l'économie française reste fragile et ne résistera pas à un euro trop fort et/ou à une augmentation des taux d'intérêt", prévient ainsi Marc Touati. "En d'autres termes, il ne faut surtout pas crier victoire trop vite et baisser la garde en matière de soutien à l'activité".

Pour Christine Lagarde, "pour poser les bases d'une croissance durable, des réformes de grande ampleur sont plus que jamais nécessaires". Elle précise qu'elle présentera "cet automne au Parlement une réforme de la taxe professionnelle".

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