Financement du terrorisme: Paul Desmarais Jr face à la police

Publié le 26/04/2018 à 16:47

Financement du terrorisme: Paul Desmarais Jr face à la police

Publié le 26/04/2018 à 16:47

Par lesaffaires.com

(Getty)

La justice s’interroge sur le rôle des actionnaires de Lafarge dans le cadre de l’enquête sur les activités syriennes du groupe, dévoile le quotidien français Le Monde. Et dans les rangs de la direction, apparaît une grande fortune canadienne.

Sept cadres du cimentier français Lafarge ont été mis en examen depuis l'ouverture de l'enquête sur des soupçons de financement de groupes terroristes en Syrie.

Pendant deux années, la filiale syrienne de Lafarge aurait versé près de 5,6 millions de dollars à diverses factions armées, dont des djihadistes de l'État Islamique, estime le cabinet américain Baker McKenzie, pour continuer à faire fonctionner malgré le conflit, l’usine de Jalabiya, au nord du pays.

Mais la justice s’interroge toujours sur le rôle des administrateurs, rapporte le quotidien Le Monde, et se demande si ces agissements n'ont pas été cautionnés par le Groupe Bruxelles Lambert (GBL), actionnaire principal avec 20% des parts du cimentier à l'époque des faits, qui jouait un rôle actif dans la fusion en préparation avec le suisse Holcim. 

C’est dans ces circonstances qu’apparaît l’homme d’affaires québécois Paul Desmarais Jr puisqu’il représente GBL au conseil d'administration du cimentier. (Power Corporation qu’il copréside détient des participations importantes dans des sociétés industrielles établies en Europe par l’entremise de la société de portefeuille belge).

Paul Desmarais Jr n’est pas inquiété par la justice à ce stade de l’enquête mais a toutefois été placé sous écoute téléphonique le mois qui a précédé son audition par la police belge, révèle Le Monde.

Lors de la rencontre avec les forces de l’ordre survenue en décembre 2017, Paul Desmarais n’a pas dérogé à ligne de défense adoptée par GBL, plaidant une implication strictement «financière» dans les activités du cimentier.

Les administrateurs se défendent d’être des gestionnaires et insistent sur le fait qu’ils ne sont que des «investisseurs financiers», relaie Le Monde.

Plusieurs niveaux intermédiaires séparent effectivement les opérateurs d’un site industriel au Proche-Orient et la haute direction d’une entreprise mais les rapports d’audition compulsés par Le Monde laisseraient cependant paraître une certaine anxiété des actionnaires face aux suites judiciaires de l'affaire. 

D’ailleurs, poursuit le quotidien français, consigne aurait été passée auprès des cadres de GBL de basculer sur la messagerie sécurisée Telegram.

En l’absence de preuves directement à charge, Le Monde soulève de sérieuses questions sur la gouvernance de Lafarge et le manque de suivi rigoureux de son principal actionnaire.

Le journal signale enfin, sur base de documents fournis par des avocats, que Paul Desmarais Jr et ses homologues de GBL avaient rencontré le PDG de Lafarge pour faire un point sur les activités du groupe en 2013. «La Syrie n'y était mentionnée qu'à une seule reprise, pour préciser que le pays se stabilise». 

Les policiers ne comprennent toujours pas pourquoi des informations concernant les risques encourus en Syrie n’ont jamais remonté la chaîne de décision, ponctue Le Monde.

 

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