Et si la Fed n'augmentait pas les taux en juin?

Publié le 18/02/2015 à 11:08

Et si la Fed n'augmentait pas les taux en juin?

Publié le 18/02/2015 à 11:08

Par Jean Gagnon

Il y a quelques mois, la majorité des économistes s’entendait pour dire que la Réserve fédérale américaine (Fed) entreprendra une normalisation de sa politique monétaire en haussant le taux des fonds fédéraux pour une première fois au plus tard au début de l’été. Le comité la Fed se réunira le 16-17 juin.

Mais la Fed se voit actuellement confrontée à un dilemme qu’elle n’envisageait probablement pas lorsqu’elle élaborait son scénario de normalisation, explique Jimmy Jean, économiste principal au Mouvement Desjardins. «Léconomie et le marché de l’emploi progressent bien, pourtant les taux obligataires de long terme demeurent obstinément faibles», observe-t-il.

À preuve que l’apathie des taux de long terme risque de compliquer les décisions de la Fed, les marchés envoient des signaux contradictoires, explique l’économiste de Desjardins. Pendant que les dirigeants de la banque centrale américaine disent croire que le taux des fonds fédéraux devrait avoir augmenté de 100 points de base (1%) d’ici la fin de l’année, les marchés des contrats à terme indiquent plutôt que ce n’est pas avant le troisième trimestre de 2016 que cette hausse se concrétisera.

De plus, les taux à long terme sont si bas que les marchés ne semblent plus reconnaitre le risque inhérent à investir dans des obligations dont l’échéance est à plus long terme. La différence entre les taux à court terme et ceux à long terme est appelée la prime du terme. L’investisseur reçoit donc un prime pour investir à plus long terme.

Normalement, lorsque l’on s’approche d'une période de resserrement de la politique monétaire, la prime de risque augmente. Or, ce n’est le cas présentement.

Comment expliquer cette situation? «La faiblesse des taux de long terme pourrait refléter l’anticipation d’une demande internationale soutenue pour les obligations américaines, dans un contexte de politiques d’assouplissement quantitatif qui s’échelonneront sur plusieurs trimestres, voire années, en Europe et au Japon», répond M. Jean. «Dans ce contexte, il n’est pas impensable que les taux de long terme demeureraient quasi insensibles à une remontée des taux à court terme.»

L'influence du pétrole

Le cours du prix du pétrole sera aussi un des éléments importants quant au moment où la Fed entreprendra de hausser le taux des fonds fédéraux, explique Paul-André Pinsonnault, économiste principal à la Financière Banque Nationale. «Après avoir touché 44$US le mois dernier, celui-ci s’est stabilisé autour de 50$US, ce qui laisse la porte entrouverte à la Fed pour une hausse de taux en juin», dit-il.

La stabilisation du prix du pétrole a permis aux taux des obligations de 10 ans de remonter quelque peu. De 1,94% à la fin de janvier, ils sont maintenant à 2,12%.

Un prix du pétrole trop bas menace l’atteinte de l’objectif de 2% d’inflation de la Fed. Si le prix baissait à nouveau au cours des prochains mois, la Fed pourrait devoir retarder son premier tour de vis sur les fonds fédéraux. La hausse pourrait être repoussée au moins jusqu’en septembre, scénario qui privilégie la Financière Banque Nationale.

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