Économie: l'Allemagne revoit fortement ses prévisions à la baisse

Publié le 14/10/2014 à 09:31

Économie: l'Allemagne revoit fortement ses prévisions à la baisse

Publié le 14/10/2014 à 09:31

Par AFP

Photo Bloomberg.

Le gouvernement allemand a revu en forte baisse mardi ses prévisions de croissance pour cette année et la prochaine, mais n'y voit aucun motif d'alarme et surtout pas de changer de politique économique.

Berlin attend dorénavant un Produit intérieur brut (PIB) en hausse de 1,2% cette année et 1,3% l'an prochain. Les précédentes prévisions, qui dataient d'avril, misaient sur une croissance de 1,8% puis 2%.

Mais « il est clair que la dynamique économique a ralenti », a expliqué lors d'une conférence de presse le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel.

La première économie européenne, fortement exportatrice, est pénalisée par la crise en Ukraine et dans une moindre mesure au Moyen-Orient, le fléchissement de la dynamique sur certains grands marchés émergents et la conjonture déprimée en Europe.

L'ajustement en baisse des pronostics était largement anticipé, après que la plupart des banques, les principaux instituts de conjoncture et la semaine dernière le Fonds monétaire international (FMI) avaient eux aussi revu leurs pronostics.

« L'Allemagne n'est pas en récession, mais toujours sur une trajectoire de croissance », a toutefois estimé M. Gabriel, « les forces vives de la demande intérieure sont intactes », et « dès que l'environnement international s'éclaircira (...) l'économie allemande renouera avec une trajectoire de croissance solide ».

Si elle atteint effectivement 1,2% cette année, la croissance allemande sera toujours une des plus élevées de la zone euro et largement supérieure à celle de l'an dernier (0,1%). Le marché du travail reste très solide, les revenus des ménages sont attendus en hausse cette année et l'an prochain.

Mais la confiance des entrepreneurs a un coup dans l'aile, comme est venu le confirmer mardi le baromètre ZEW du moral des milieux financiers, en baisse en octobre pour le dixième mois d'affilée.

Tous ces chiffres ne constituent « aucune raison pour le gouvernement allemand de dévier de la ligne de sa politique économique, budgétaire et sociale », a martelé M. Gabriel, dénonçant « les appels excités » qui se sont multipliés ces derniers temps en direction du gouvernement à investir davantage pour soutenir la croissance.

Ceux-ci sont depuis longtemps le fait de certains partenaires de l'Allemagne, Paris, Rome, le FMI et même dernièrement la BCE. Récemment, ils ont été rejoints par des économistes allemands.

« Faire des dettes en Allemagne ne créerait pas de la croissance en Italie, en France, en Espagne ou en Grèce », pour le ministre, qui a appelé les pays concernés à s'atteler à leurs réformes.

L'Allemagne estime en outre « en faire beaucoup » déjà pour l'économie, et notamment pour restaurer la confiance dans la zone euro, avec son orthodoxie budgétaire. Le pays veut atteindre l'an prochain un budget fédéral à l'équilibre, pour la première fois depuis 1969.

 

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