En 2012, l'acquisition de l'américaine Cadillac Jack ancre fermement l'entreprise dans le créneau manufacturier. Aujourd'hui toutefois, Amaya cherche à se départir de Cadillac Jack. «Il est brillant et extrêmement opportuniste, soutient Neil Linsdell, d'Industrielle Alliance, un des premiers analystes à couvrir le titre d'Amaya. [...] Il voit des occasions qui avaient échappé à tout le monde.»
Le grand coup
Même si David Baazov vient à peine de boucler une transaction majeure, son appétit n'a pas diminué. En 2013, il veut prendre une bouchée d'une taille inédite, approchant cette fois le géant Rational Group qui, contrairement aux précédentes cibles d'Amaya, était une machine à imprimer de l'argent. Ses propriétaires, Isai Scheinberg et son fils Mark, ne le prennent pas au sérieux.
David Baazov, toutefois, ne cesse de les relancer. Lorsque le régulateur du New Jersey rejette l'application de Rational Group pour une licence en raison de l'association d'Isai Scheinberg à l'entreprise, le ton des propriétaires change. Cependant, le problème du financement de la transaction, au terme de laquelle la grenouille Amaya a avalé le boeuf Rational Group, demeure entier. Avec l'appui du fonds d'investissement Blackstone, David Baazov réussit à financer la transaction grâce à une émission d'actions de 2 G$ et des emprunts bancaires de 2,9 G$. Le niveau de risque assumé par les acteurs institutionnels est inédit dans le créneau des jeux de hasard en ligne. «David Baazov est dans la ligue majeure pour ce qui est de faire un montage financier complexe, soutient l'avocat Morden Lazarus. Il est une étoile pour les fonds d'investissement américains, car il a livré la marchandise dans le passé.» Même s'il fait aujourd'hui face à toute une commande, difficile de présumer de ce qui est possible et de ce qui ne l'est pas pour David Baazov.
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