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Le monde ne sortira du marasme économique actuel qu'en misant davantage sur la collaboration, a soutenu jeudi la présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Monique Leroux.
"La manière dont certains intervenants politiques vont gérer la suite des choses, ça peut avoir un impact très important. C'est vrai pour l'Europe et pour les États-Unis. Je souhaite de la coopération et de l'inspiration pour agir de façon beaucoup plus concertée", a déclaré la dirigeante à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal.
Ces derniers mois, les élus américains ont eu beaucoup de mal à s'entendre sur un plan de réduction du déficit à Washington, alors que des tensions persistent au sein de l'Union européenne à l'aube d'un possible défaut de paiement de la Grèce.
Rappelant que la plupart des économistes viennent de revoir à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2011, Mme Leroux a souligné qu'un retour en récession n'était plus exclu.
"C'est la surabondance du crédit qui est l'une des sources des problèmes qui font aujourd'hui vaciller la planète économique et financière", a-t-elle relevé dans son allocution.
"En fait, deux grandes questions se posent. La première, c'est comment les Européens vont accepter de coopérer pour sauver l'euro. La seconde, c'est comment les Américains vont arriver à réaliser le consensus nécessaire pour reprendre le contrôle de leur situation budgétaire et agir efficacement sur l'économie et l'emploi."
La grande patronne de Desjardins a convenu que le Canada, qui bénéficie de richesses naturelles abondantes et d'une situation budgétaire moins préoccupante que d'autres pays, est bien positionné. Le risque de contagion existe tout de même, ce qui, à ses yeux, commande la vigilance.
"Nous devons aujourd'hui remettre l'accent sur l'épargne et un usage plus judicieux du crédit, tant à l'échelle des ménages et des entreprises que des gouvernements", a insisté Monique Leroux.
Malgré la chute des marchés boursiers, la pdg ne croit pas que le Mouvement Desjardins aura à renforcer sa capitalisation au-delà de ce que la direction a annoncé au printemps. Les niveaux de capital de Desjardins sont "plus élevés que l'ensemble de nos pairs canadiens", a-t-elle noté.
Plus tôt ce mois-ci, l'assureur Industrielle Alliance (TSX:IAG) a d émettre six millions de nouvelles actions, achetées par la Caisse de dépôt et placement, pour renforcer son capital.
Monique Leroux a par ailleurs indiqué jeudi que le groupe coopératif vient de lancer une "vaste offensive" en matière de transfert des entreprises dans le but de freiner les cessions à des étrangers.
L'institution a mis en place une équipe spécialisée à cet effet et offre désormais des services adaptés aux baby-boomers qui veulent vendre leur entreprise. La Banque Nationale (TSX:NA) a également investi ce créneau au cours des dernières années.
"Un grand nombre de nos entrepreneurs souhaitent passer le flambeau et prendre une retraite parfois bien méritée, mais il faut absolument garder ces entreprises au Québec et leur permettre de poursuivre leur développement", a affirmé Mme Leroux.
"Nous lancerons également en 2012 un forum pour les gens d'affaires, qui portera une attention particulière aux femmes qui désirent devenir entrepreneures", a-t-elle ajouté.
