Crise budgétaire aux É.-U.: le Canada à l'abris, selon deux économistes

Publié le 30/09/2013 à 16:44, mis à jour le 30/09/2013 à 18:26

Crise budgétaire aux É.-U.: le Canada à l'abris, selon deux économistes

Publié le 30/09/2013 à 16:44, mis à jour le 30/09/2013 à 18:26

Par Thomas Cottendin

Selon Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint chez Valeurs Mobilières Banque Laurentienne, et Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins Études économiques, l'économie canadienne ne devrait pas subir de contrecoups de l'impasse budgétaire américaine. Du moins à court terme.

«Pour qu’il y ait un effet notoire, l’instabilité politique à Washington devra perdurer pendant plusieurs semaines», dit Sébastien Lavoie. «Si l’instabilité ne dure que quelques jours, cela ne sera pas significatif».

Jimmy Jean est d'accord. Les deux experts prennent en exemple l’impasse budgétaire survenue aux Etats-Unis à la fin 1995-début 1996. Cette impasse n’aura eu qu’un faible effet sur notre économie, jugent les deux économistes.

«Avant l’impasse budgétaire de 95-96, l’économie canadienne tournait à un rythme de 3-4%, elle est descendue à 1% au cours du dernier trimestre de 95 et du premier trimestre 96, mais l’économie canadienne commençait déjà à s’assombrir et l’impasse américaine a simplement accéléré les choses», dit M. Lavoie. «Aujourd’hui le momentum est bon, notre économie est stable donc la situation sera différente».

De plus, les importations canadiennes en provenance du gouvernement américain sont très faibles, souligne Jimmy Jean. Les suppressions de postes dans le gouvernement américain ne devraient donc avoir que des impacts indirects mineurs.

4 impacts indirects possibles

1. Confiance des entreprises et des ménages en baisse : «Il pourrait y avoir une paralysie au niveau des décisions d’affaires», dit M. Lavoie. Si la confiance aux Etats-Unis s’effrite, il pourrait bien y avoir un effet de contagion au Canada. Les conséquences prévisibles : une baisse de la demande américaine pourrait peser sur les exportations de nos entreprises, freiner leurs investissements et entrainer des mises à pieds.

2. Des taux d’intérêt maintenus au plancher pour une plus longue durée que prévue : Selon Jimmy Jean, si l'économie du Canada s'affaiblit, la Banque du Canada pourrait maintenir ses taux faibles sur une plus longue période . «La Banque n’est déjà pas pressé de remonter ces taux, elle le sera encore moins», dit-il.

3. La fuite vers la qualité fera baisser la Bourse : «Il y aura une réallocation d’actifs de la part des investisseurs», avertit M. Lavoie. Pour Jimmy Jean, si il y a un choc de confiance, les investisseurs se retourneront vers les actifs jugés les plus fiables. «Les investisseurs iront se réfugier dans les obligations gouvernementales américaines au moment même où l’on parle de défaut de paiement des Etats-Unis, mais ce n’est pas un cas comparable à la Grèce, le problème des Etats-Unis n’est pas un problème d’insolvabilité mais un problème politique», souligne M. Jean.

4. Le huard pourrait retrouver des plumes : «Il pourrait un avoir un jeu de devises», prévient M. Lavoie. Jimmy Jean estime que le dollar américain devrait être soutenu par les flux internationaux qui favoriseront les obligations américaines. De ce fait, la devise canadienne devrait aussi s’apprécier dans le sillage de l’aigle américain

 

 

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